Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? - France Catholique
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Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?

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« Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? » C’est le titre du film de Philippe de Chauveron qui fait fureur en ce moment. Malheureusement, comme d’habitude, je ne l’ai pas vu. Je m’accuse d’aller rarement au cinéma. Pourtant, lorsqu’un film devient un vrai sujet de société, il requiert une attention qui dépasse celle des journalistes spécialisés. Et pour tout dire, je n’ai pas eu le temps non plus d’interroger personnellement les critiques dont j’apprécie l’avis et les compétences, quand l’affaire prend une certaine ampleur. Ce qui est le cas aujourd’hui, puisque Le Parisien fait sa une sur le sujet et ne ménage pas son enthousiasme. Il s’agirait d’un pied de nez au racisme et à l’intolérance, sur le mode d’une comédie irrésistible.

Pensez, c’est une famille catholique et gaulliste, très bourgeoise, dont les quatre filles vont se marier, l’une avec un Chinois, l’autre avec un musulman, l’autre encore avec un juif, la dernière avec un catholique, enfin, mais il s’agit d’un Africain de Côte d’Ivoire ! Songez au désappointement de ces braves gens qui escomptaient pour leurs filles quatre unions « normales », avec quatre bons catholiques. Oui, mais la réalité d’une société multiculturelle, et même multi-religieuse, vous rattrape et vous contraint de réviser vos conceptions étroites. Le film aurait pu glisser sur le mode grinçant, il s’en tire par un humour débridé, qui provoque, paraît-il, une quinte de rire toutes les deux minutes.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des nouveaux mondes, et je ne me risquerais pas à joindre ma voix à un confrère, celui du Monde, qui n’est pas satisfait et qui avoue carrément un peu de gêne. C’est le sujet qui me pose problème a priori, et le fait qu’il soit traité sur un mode comique et même burlesque. Certains font le rapprochement avec Rabbi Jacob, et c’est sans doute flatteur pour Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? Mais, en dépit du génie de de Funès et de Gérard Oury, Rabbi Jacob traitait, qu’on le veuille ou pas, le politique et le religieux sous le mode du folklore. Ce qui assurait son énorme charge comique mais ne garantissait pas que les graves questions évoquées soient traitées sur le fond !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 5 mai 2014.