Andrew Cuomo, un catholique anti-catho. - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Andrew Cuomo, un catholique anti-catho.

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Quand, en 2010, Andrew Cuomo faisait campagne pour son élection de gouverneur, il clamait à tue-tête qu’il voulait représenter et soutenir dans son combat toute la population de l’État de New York — toute, bien sûr, sauf les catholiques.

Depuis son intronisation en 2011, Cuomo, baptisé catholique, ancien du Lycée catholique « Archbishop Molloy H.S. » (Comté de Queens) et de l’Université Fordham (Jésuite, à New York) s’est échiné à offenser les catholiques et à réfuter publiquement leur foi.

La première attaque de Cuomo fut lancée contre l’enseignement de l’Église catholique sur le mariage, union d’un homme et d’une femme. Il était désolé que de nombreux pays aient précédé son État dans la légalisation du mariage pour tous, dont les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne, le Canada, l’Afrique du Sud, la Norvège, la Suède et le Portugal, ainsi que nombre d’États [des USA]. Selon lui « L’égalité dans le mariage est une question de principe et l’État ne devrait pas exercer de discrimination envers les couples de même sexe qui souhaitent se marier.» Il promettait « de lutter pour que tous les couples aient les mêmes droits au mariage devant la loi. »

Pour imposer sa volonté aux catholiques pratiquants, aux juifs, aux musulmans, Cuomo a mis brutalement en œuvre les pouvoirs dont il disposait. Il acheta les voix de plusieurs Sénateurs d’État Républicains indécis — hélas tous catholiques — par des promesses de « postes-parachutes » au cas où ils ne seraient pas réélus.
Pire encore, Cuomo acheta le président du groupe Républicain au Sénat de l’État, Dean Skelos, qui avait promis à S.E. le Cardinal Timothy Dolan qu’il ne laisserait jamais passer le texte relatif au mariage de même sexe à la Chambre Haute.

Pour des miettes tombées de la table de Cuomo, Skelos renia son serment, et permit une forme de scrutin dont il connaissait l’issue. Selon Skelos lesystème de mise aux oubliettes des projets de lois était périmé, ce qui était absurde: au moins 90% des projets de lois finissent au trou des commissions.

La démarche suivante de Cuomo fut de proposer une extension législative des droits à l’avortement. Dans son discours sur l’état de l’État [de New York] en 2013 il joua les entremetteuses au profit du lobby des partisans de l’avortement en hurlant par quatre fois à pleins poumons: «C’est son corps à elle, c’est son choix!»

New York, capitale américaine de l’avortement — 37,6 avortements pour 1.000 grossesses, contre 19,6 pour tout le pays — détient le record de la gauche « libérale » depuis 1970. Si le jugement « Roe contre Wade » [NDT: arrêt de la Cour Suprême légalisant de fait l’avortement aux USA en 1973, commémoré chaque année en janvier par une manifestation pro-vie à Washington.] était cassé, rien ne changerait dans cet État.

Heureusement, le projet de Cuomo de classer l’avortement comme un « droit fondamental à la décision intime » — définition rejetée par la Cour Suprême des US — est toujours bloqué au stade de la législature d’État grâce à la Conférence Catholique et d’autres organismes pro-vie. Mais Cuomo persiste et n’abandonnera pas.

Puis vint la déclaration de Cuomo en janvier dernier: les catholiques et autres sont des citoyens inadaptés qui n’ont rien à faire dans l’État de l’Empire. 1

Qui sont-ils donc? Ces conservateurs extrêmistes pro-vie, pro-armes à feu, anti-gay? Vraiment? S’ils sont celà, extrêmistes conservateurs, ils n’ont rien à faire dans l’État de New York, parce que les New Yorkais ne sont pas comme çà.
Le Cardinal Dolan parlait au nom de millions de catholiques de l’État de New York opposés à l’avortement et au mariage gay en disant que les déclarations du gouverneur étaient «au mieux, déplacées; au pire, incendiaires et outrageantes.»
Pensant encore à Cuomo, le Cardinal Dolan insistait: «les extrêmistes sont en réalité de l’autre bord. Les extrêmistes sont ceux qui veulent répandre radicalement l’avortement, ne se satisfont pas de la situation actuelle, résistent aux limites constitutionnellement légales instituées à propos de l’avortement.»
La dernière salve a été tirée par Cuomo contre le système scolaire catholique, qui a des problèmes financiers. Depuis des années les soutiens des écoles paroissiales ou privées ont milité pour obtenir l’accès au crédit d’impôt pour l’enseignement, allouant, dans des limites bien définies, un crédit fiscal aux donateurs aux écoles privées.

On pense qu’un tel système encouragerait davantage les dons et aiderait à combler le déficit chronique des écoles catholiques qui accueillent 215.000 enfants dans l’État.

Cette année l’optimisme prévalait, syndicats et responsables de grandes entreprises soutenaient le projet de budget 2014-2015 de l’État. En fait, le Cardinal Dolan avait reçu la promesse que l’affaire était conclue.

Et pourtant, quand la fumée des salles gouvernementales d’Albany [Capitale de l’État de New York] fut dissipée le 31 mars dernier, le gouverneur, au nom de son autorité sur le budget, fit échouer le projet.

Déçu, le Cardinal Dolan se dit «frustré — et, à dire vrai, en colère — que les enfants de nos écoles catholiques soient traités encore et toujours comme des citoyens de seconde catégorie.»

Pour moi, il est incompréhensible qu’Andrew Cuomo n’ait rien de mieux à faire, quand l’occasion se présente, que taper sur le Cardinal Dolan. Contrairement à son père Mario, catholique dévot qui chercha un compromis entre la gauche et l’enseignement de l’Église, Andrew semble n’avoir rien à faire de la doctrine de l’Église et de ce que croient ses coreligionnaires.

Cuomo sait fort bien que le vote catholique n’est pas monolithique comme naguère. Néanmoins il y a encore 7,3 millions de catholiques à New York — 38% de la population de l’État. Et dans les villes industrielles en déclin de l’État, la classe ouvrière catholique qui n’a pas migré vers des États offrant de meilleures perspectives, compte les anciens attachés aux principes traditionnels judéo-chrétiens, qui attendent une attitude semblable de la part des autorités. Leurs croyances sont bien au-dessus des avantages matériels et des questions économiques.

Ces catholiques pratiquants en colère pourront pourtant asséner un retour de bâton dans les urnes en novembre prochain. En venant en force soutenir l’adversaire pro-vie de Cuomo, Rob Astorino, ils peuvent envoyer un message fort, perturber le projet de Cuomo d’obtenir une large majorité, et tuer son espoir de devenir le deuxième Président catholique (ou prétendu tel) de l’histoire des USA.

Source : Andrew Cuomo, the Catholic Anti-Catholic : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/andrew-cuomo-the-catholic-anti-catholic.html

Photo : Andrew Cuomo.

  1. Empire State, Surnom de l’État de New York.