Comme président de l’Aide à l’Eglise en Détresse USA, une oeuvre de bienfaisance catholique au service des chrétiens persécutés ou dans le besoin, de nombreuses informations s’empilent sur mon bureau, décrivant des actes anti-chrétiens. Voici un aperçu des points les plus chauds dans le monde, auxquels il a été accordé peu d’attention :
Bosnie – Herzégovine : L’émergence de l’islamisme radical, particulièrement le mouvement wahhabite originaire d’Arabie Saoudite, pousse les catholiques à quitter certaines zones du pays.
En décembre 2013, le chef de la conférence des évêques catholiques, Mgr Ranjo Komarica de Banja Luka a appelé les gouvernements occidentaux à faire pression sur les dirigeants de son pays pour qu’ils concèdent des droits égaux aux catholiques. Les catholiques croates n’ont pas un statut égal à celui des autres principaux groupes ethniques, les Bosniens et les Bosniaques, qui sont des musulmans ou des orthodoxes de rite oriental.
Les catholiques réfugiés qui retournent dans leur patrie n’ont « aucune garantie pour un retour durable, ni maisons, ni travail, ni électricité, ni routes, ni services médicaux, ni écoles » dit l’évêque, ajoutant » un patronyme croate est souvent un handicap dans la recherche d’un travail ».
Selon les services de l’Eglise, seule la moitié des 835 000 catholiques qui vivaient en Bosnie – Herzégovine avant la guerre civile y vivent aujourd’hui.
Syrie : Les chrétiens continuent à être menacés, à être chassés de leurs maisons et sont tués en raison de leur foi. Dans la ville d’Homs, par exemple, plus de 100 000 chrétiens ont fui et appoximativement 3 000 chrétiens ont été tués.
Dans la première semaine de décembre 2013, 12 moniales de rite grec orthodoxe du couvent de St Thekla de Ma’loula, au nord de Damas ont été enlevées par des combattants islamistes après que la ville chrétienne ait été investie.
Le métropolite orthodoxe syrien de la région a demandé leur libération : « Nous avons atteint le point où même les religieuses sont enlevées ? Qu’ont-elles fait de mal ? C’est un crime. Les ravisseurs veulent démontrer qu’ils ne connaissent pas la pitié. » Il est allé implorer les organisations internationales de s’entremettre pour obtenir la fin de la guerre en Syrie, ajoutant « le peuple syrien ne croit plus que c’est une révolution ou une réforme pour rebâtir le pays sur des bases saines. » (Heureusement, les religieuses ont finalement été relâchées le 9 mars).
Des rapports publiés en janvier 2014 indiquent qu’approximativement 600 000 Syriens chrétiens, le tiers de l’effectif total, sont déplacés à l’intérieur du pays ou réfugiés dans les pays limitrophes.
Nigeria : Les attaques contre les chrétiens et leurs lieux de culte ont continué d’augmenter en 2013. Depuis 2007, plus de 700 églises ont été attaquées par des extrémistes islamistes voulant imposer la Shari’a dans tout le pays.
L’évêque Hyacinthe Egbedo, l’administrateur du vicariat apostolique du delta du Niger au Nigeria – dans le sud pétrolifère mais économiquement sous-développé – a déclaré que les chrétiens « sont confrontés à la menace grandissante de l’Islam radical sous la forme de la secte anti-chrétienne extrêmement violente Boko Haram, qui est déclarée organisation terroriste par les Etats-Unis. »
Approximativement la moitié des 160 millions de Nigériens sont chrétiens, dont 30 millions de catholiques. En 2012, plus de 1 000 chrétiens sont morts pour leur foi et en 2013, Boko Haram est responsable de la mort d’au moins 700 chrétiens.
En janvier 2014, interrogé par l’Aide à l’Eglise en Détresse, l’évêque a averti les dirigeants occidentaux : « ne restez pas sans rien faire pendant que le Nigeria se désintègre ! Assurez-vous de la défaite de Boko Haram. Si l’Islam envahit le Nigeria, le reste de l’Afrique pourrait facilement tomber. Ce serait un désastre humanitaire sans précédent. »
Inde : Le gouvernement continue à être complice des violences commises par des Hindous radicaux dans de nombreux états : cela inclut des mutilations faciales, des destructions d’églises et des profanations de tombes.
Le 11 décembre 2013, des manifestants défilant dans la capitale de l’Inde, Delhi, pour demander des droits égaux pour les chrétiens et musulmans issus des castes inférieures ont été victimes de violences policières. La police a frappé les prêtres et les religieuses et arrosé les manifestants avec des canons à eau chargés d’eau boueuse. L’archevêque catholique de Delhi, Mgr Anil Couto, était parmi les plus de 400 manifestants qui ont été arrêtés par la police.
Dans un récent entretien, l’archevêque a déclaré que le déni des droits constitutionnels « provient de l’idéologie hindouiste selon laquelle l’Inde doit être exclusivement hindoue et devrait devenir à la longue un état théocratique hindou. Les adeptes propagent l’opinion que catholicisme et islam sont des religions extérieures au pays, qu’elles n’y ont pas vu le jour… Les chrétiens sont plus particulièrement discriminés parce qu’il est à craindre que si les dalits (intouchables) chrétiens arrivent à faire valoir leurs droits, cela n’incite de nombreux dalits hindous à se convertir au christianisme. »
Pour finir ce sombre récit sur une note plus positive, je suis heureux de faire savoir que le 11 février 2013, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, l’évêque Camillo Ballin, vicaire apostolique d’Arabie du Nord (Barheïn, Koweit, Qatar, Arabie Saoudite) a reçu une communication écrite du roi de Barheïn Hamed ben Isa ben Al Khalifa confirmant le don d’un terrain pour y construire une cathédrale.
La semaine passée, le cardinal Edward Egan, membre de l’Aide à l’Eglise en Détresse, Brad Miner, membre du conseil d’administration et moi-même avons dîné avec Mgr Ballin. Il nous a dit que 2,5 millions de catholiques vivient et travaillement dans son vicariat, qu couvre 880 000 miles carrés. La plpart des fidèles sont des travailleurs migrants (à 80% originaires des Philippines) qui sont venus y chercher du travail.
La nouvelle cathédrale – qui sera dédiée à Notre-Dame d’Arabie et pourra accueillir 2 600 personnes – sera un lieu de culte pour les fidèles de Barheïn mais également pour les 10 paroisses et les plus de 100 communautés catholiques clandestines. L’Aide à l’Eglise en Détresse a financé le voyage de Mgr Ballin en Amérique pour qu’il présente ses plans pour construire la première cathédrale catholique en Arabie du Nord. Si vous voulez soutenir ce projet, visitez donc le site internet de l’Aide à l’Eglise en détresse. Nos frères chrétiens ont besoin de vous.
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/the-persecuted-church-2013.html
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George J. Marlin est président de l’Aide à l’Eglise en Détresse aux Etats-Unis.
Photo : l’évêque Camillo Ballin, vicaire Apostolique d’Arabie du Nord
