Les joyeux drilles du très orienté Syndicat de la Magistrature avaient… jugé intelligent d’épingler sur un mur de leur local officiel les photos et les noms de gens qui ne leur plaisaient pas pour cause de déviance idéologique. Elégamment appelé « le mur des cons », ce panneau présentait un « patchwork » de personnalités diverses auxquelles ces juges marxisants imputaient une sorte de délit d’opinion consistant à ne pas penser comme eux…
Outre l’ancien et l’actuel ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qualifié d’ « homme de Vichy » ( ?) et Manuel Valls (Vive la bonne entente de la Justice et de la Police pour la sécurité publique !) mis ainsi en vedette avec un civisme remarquable, de nombreux hommes politiques et plusieurs journalistes, la plupart de droite, bénéficiaient de l’affichage de leur portrait, même s’ils n’avaient jamais eu affaire à la Justice à aucun titre…
En outre, fait encore plus étonnant et même ahurissant, on voyait sur ce « mur » de mise au pilori la photo de parents de jeunes victimes tuées par des délinquants récidivistes, comme le père de la jeune Anne-Lorraine Schmitt, et le père d’une victime du tueur en série Guy Georges… Pour quelle obscure raison ?
Parce que ces parents avaient eu l’audace de protester contre les conditions – en effet très discutables – dans lesquelles les assassins de leurs enfants avaient été libérés !
Cette peu reluisante affaire a été révélée par un journaliste, chroniqueur judiciaire chevronné, Clément Weill-Raynal, lui-même ensuite durement attaqué pour son esprit critique, comme il le raconte dans un petit livre très instructif, sous le titre ironique « Le fusillé du Mur des cons » 1.
Une douzaine de personnes ainsi clouées au pilori du bureau syndical des magistrats en question a eu l’idée – « réactionnaire » et « revancharde », probablement… – de porter plainte pour injure publique. Ces jours-ci, une suite judiciaire doit être donnée à cette plainte, après une émotion collective que même des personnalités très peu « réactionnaires » ont déclaré « comprendre »…
Denis LENSEL
