Le monde est toujours sans nouvelles de l’avion de ligne de la Malaysia Airlines disparu samedi entre Kuala Lumpur et Pékin avec 239 passagers à son bord. Alors qu’Interpol se montre sceptique, la CIA n’écarte pas – ou du moins pas encore – la piste terroriste.
Les éléments troublants ne manquent pas dans cette affaire : on a repéré depuis lors la trace de deux passagers bizarres voyageant à bord de ce Boeing 777 avec des passeports volés en 2012 et 201 en Thaïlande, un passeport autrichien et un passeport italien. Quand la police a annoncé que l’un d’eux était un clandestin iranien, l’idée d’un attentat terroriste s’est profilée dans les esprits. Mais aujourd’hui, la police malaisienne, il est vrai pointée du doigt par les autorités chinoises furieuses l’accusant de négligence, a jugé l’hypothèse de l’immigration clandestine la plus probable.
On parle désormais d’un réseau de trafiquants d’êtres humains, envoyant régulièrement des ressortissants du Moyen-Orient « travailler dans des pays tiers, notamment en Europe », destination finale des deux passagers suspects après l’escale de Pékin…
La Chine a annoncé le redéploiement de dix satellites pour appuyer les recherches en mer de traces éventuelles de l’avion disparu des radars. De leur côté, les Etats-Unis ont envoyé deux destroyers transportant des hélicoptères et un avion de surveillance. Le Vietnam poursuit lui aussi des recherches. Attentat terroriste ou avarie mécanique, aucune piste ne peut à l’heure actuelle être privilégiée de façon décisive. Si l’hypothèse d’un tragique accident se confirmait, il s’agirait de la plus grave catastrophe aérienne depuis 2001, où la chute d’un Airbus A300 d’American Airlines avait fait 265 morts aux Etats-Unis. Outre 153 Chinois, l’appareil transportait à son bord quatre Français, dont trois élèves du Lycée international de Pékin.