On parle beaucoup en ce moment d’un citoyen français appelé Nicolas Sarkozy comme d’un homme très écouté… Sa conversation semble d’autant plus intéressante qu’outre un des membres de son entourage, plusieurs personnes ont soigneusement enregistré et intercepté ses propos, et même ceux de son avocat… Cette fois, il s’agirait de magistrats apparemment fascinés par la personnalité exceptionnelle du principal intéressé, le citoyen Sarkozy, également connu pour avoir été président de la République de 2007 à 2012… Ils ont absolument voulu l’écouter ainsi que l’avocat, et cela pendant un an, avec une assiduité qui témoigne d’une passion débordante. Et qui implique un travail extraordinairement consciencieux, atteignant même des dimensions quelque peu troublantes.
Cette opération digne des meilleurs romans d’espionnage a déjà apporté un élément d’information palpitant sur les activités de ce Monsieur Sarkozy : il se serait rendu coupable, eh oui, de « trafic d’influence »… Bigre ! Il aurait manœuvré – avec ou sans succès… – en faveur de la nomination d’un haut fonctionnaire proche de la retraite à un poste stratégique auprès de la Principauté de Monaco, qui comme chacun sait est l’épicentre de la planète.
Rappelons qu’on a tourné à Monaco des épisodes d’un des meilleurs films de James Bond 007, « Goldeneye »… Horreur, 007, le héros ténébreux et brutal y bat une jeune et jolie femme… au jeu du Baccarat, à l’intérieur du casino, lieu suspect par excellence, où coule à flots « l’argent qui corrompt », pour reprendre l’expression chère aux socialistes français depuis François Mitterrand.
Voici peut-être pourquoi le « Parquet financier » créé à la demande de François Hollande, fils spirituel de François Mitterrand comme nouveau pourfendeur de la « Finance », et lui aussi Président de la République, s’intéresse tant à ce satané Sarkozy.
Mais le bâtonnier des avocats de Paris vient de saisir le Président Hollande sur ces « écoutes » de l’ex-Président Sarkozy, parlant aujourd’hui même d’« une dérive procédurale extrêmement préoccupante », après avoir appris que les téléphones de l’avocat du citoyen Sarkozy ne lui seraient pas restitués, mais « sont toujours placés sous scellés fermés », étant « en attente d’expertise ». En réponse, tout en affichant « une vigilance totale » concernant les droits de la Défense, Mme la ministre de la Justice Christiane Taubira a déclaré qu’elle n’allait « pas assurer l’impunité » à la profession d’avocat…
Cependant, sans préjuger des conclusions de cette enquête peu commune, un commentateur chevronné de la Presse hebdomadaire – Philippe Tesson dans « Le Point » – parle d’« un acharnement qui éveille le soupçon », voyant dans ces écoutes téléphoniques au long cours un procédé « dont la seule mise en œuvre jette l’opprobre sur ceux qui en sont victimes avant même que la preuve de leur culpabilité ne soit avérée »…
Autrefois, avant, bien avant la naissance de Nicolas Sarkozy, ci-devant Président de la République, redevenu simple citoyen mais homme très écouté au moins d’une certaine façon, un appareil d’Etat avait commencé à pratiquer une « loi des suspects » : on voulait alors simplement terroriser. Aujourd’hui, on voudrait intimider et disqualifier systématiquement ses adversaires politiques qu’on ne procèderait pas autrement.
Denis LENSEL
Pour aller plus loin :
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