Et si l’échec de l’école venait d’un manque d’amour - France Catholique
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La justice de Dieu
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Et si l’échec de l’école venait d’un manque d’amour

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Le 13 février dernier, le pape François a rappelé aux participants de la Congrégation pour l’éducation catholique qu’éduquer était un acte d’amour : « Eduquer est un acte d’amour, c’est donner la vie. Et l’amour est exigeant, il demande que l’on engage ses meilleures ressources, que l’on réveille sa passion et que l’on se mette en chemin patiemment avec les jeunes ». Le pape n’omettait évidement pas la nécessité de la formation des éducateurs, mais au regard de la crise gravissime traversée par l’école en France, ces paroles peuvent être méditées. Tout a été dit, en effet, sur les causes probables de l’échec de notre système éducatif : programmes inadaptés trop lourds ou légers selon le prisme de chacun , faillite des familles qui se reposent entièrement sur l’école pour une tâche qu’elles ne sont plus à même d’assumer, progression des inégalités sociales et culturelles, rythmes irrespectueux des enfants…

Le fait est que l’ascension sociale possible autrefois grâce à l’école ne marche quasiment plus et qu’elle ne fait au contraire que renforcer les ghettos existants dans nos villes. Il y a cependant un élément qui n’est jamais soulevé et qui pourtant pose question ; il est d’autant plus délicat qu’il concerne les professeurs, pour qui il est de bon ton de souligner les conditions de plus en plus difficiles dans lesquelles ils exercent leurs métiers ; un argument qui est à prendre en compte mais exclusivement pour ceux qui sont nommés dans les quartiers les plus difficiles, ce que le Pape nomme les périphéries. Or tous les professeurs n’exercent pas dans ces quartiers ; leur formation fait aussi partie des causes régulièrement citées par ceux qui les défendent : il suffit de se rappeler les polémiques lors de la suppression des IUFM !

Or, depuis 30 ans le niveau universitaire des professeurs a augmenté à la même vitesse que le niveau des élèves a décru. Il est à remarquer que jamais personne ne s’avance sur l’aspect soulevé par le pape François, y compris dans les écoles catholiques, qui du moins dans les grandes villes, ne retiennent que les élèves qui en vaillent la peine. Or il est impossible d’éduquer, et d’enseigner ( ce qui n’est pas tout à fait la même chose) sans amour ! c’est-à-dire sans s’impliquer dans une relation vraie avec les enfants qui leur sont confiés, comme l’a rappelé le pape François. Il y a heureusement des professeurs qui le font dans cet esprit et qui gardent le feu sacré, quels que soient les garnements qui leur sont confiés. Mais est-ce la majorité ? pas sure …et pour une raison assez simple : une profession qui est choisie à plus de 80% par des femmes, pour la raison première qu’elles y trouvent des avantages qu’aucun autre métier ne leur procurera, pose question. Cela ne veut pas dire que certaines ne le font pas par vocation –car il s’agit bien d’une vocation- mais au regard des bataillons de mères de familles qui ont envahi l’école, on peut se poser des questions sur leurs motivations : Par exemple, supprimons pour les professeurs les vacances scolaires – 15 jours toutes les 6 semaines- ou obligeons- les à rester dans les établissements de 8h à 18h comme dans n’importe quelle entreprise et nous verrons si les vocations féminines se font aussi nombreuses. Là, j’entends déjà l’argument massue servie en dernière instance pour les défendre : le salaire. En oubliant que la précarité ne se fait pas aujourd’hui sur le montant du salaire, mais sur la nature du contrat de travail et la protection de l’emploi. Or dans le public comme dans le privé, il faut vraiment commettre une énormité pour perdre son job ; l’amour porté à ses élèves et l’investissement personnel n’est même pas pris en compte dans les critères d’embauche ou de rupture. Or à observer certains professeurs, on en vient même à se demander si ils aiment les enfants ! – en dehors des leurs bien évidement-Ce n’est peut -être pas la seule explication de l’échec de notre école mais il serait bienvenu de la prendre en compte.