Liberté encore mise sur le pilori ? - France Catholique
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Liberté encore mise sur le pilori ?

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Comment interdire ce qui est une liberté fondamentale ? Comment même penser que l’on y songe une nouvelle fois, mais ici pas du fait de la gauche mais de la droite ?

Anne Coffinier, sur son blogue, écrit : « Une proposition de loi interdisant l’école à domicile, et tuant par voie de conséquence aussi l’enseignement à distance, a été déposée au Sénat le 18 décembre dernier par un groupe de sénateurs UMP. Le seul cas où l’instruction hors école serait autorisée serait celui d’une maladie ou d’un handicap physique ou mental si grave qu’il rendrait ‘’impossible’’ une scolarisation en structure collective. Bref, d’un noble droit, l’instruction à domicile se verrait transformée en exception honteuse sur le banc des accusés. »

Elle est indignée, et elle a mille bonnes raisons de l’être. J’y ajouterai un autre motif d’être furieux et indigné, c’est qu’encore une fois les politiciens vers lesquels nous aurions pu nous tourner pour balayer les réformes liberticides engagées par le régime hollandiste se mêlent aujourd’hui d’aggraver le processus et de se positionner d’eux-mêmes dans la phalange des destructeurs.
J’invite naturellement mon lecteur à se rendre sur le blogue de Madame Coffinier, dans la mesure évidemment où il serait attaché à la liberté scolaire, ce dont je ne puis douter. Je l’invite également à se souvenir de l’article 26-3 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 : « Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants ».
Il convient de se placer dans la perspective de ce que les gens de gauche tirerait comme bénéfice de cette proposition stupéfiante émise par des gens dont on aurait pu penser qu’ils n’ajouteraient pas aux inquiétudes de la grande moitié – au moins ! – du peuple français.

La liberté de l’enseignement se justifie pleinement déjà par le fait que pendant des siècles c’est l’Église qui s’est permis d’assumer la formation intellectuelle des jeunes. Elle ne pouvait pas l’entreprendre pour tous les jeunes, mais elle a vaillamment combattu pour qu’ils soient les plus nombreux possibles. Jules Ferry a fait main basse sur l’œuvre des siècles. Et il a prévu que ce serait ‘’presque’’ la totalité des enfants qui seraient, non pas invités à fréquenter l’école de la République, mais sommés de le faire : à 80% !

Mais les 20% qui restent, la République les lorgnent depuis Jules Ferry : le dessein est que tous les enfants de France n’entendent plus jamais parler de Dieu, pas même n’entendent dire qu’Il peut exister alors que toujours l’on cherche à faire savoir qu’il est mort, inexistant, ainsi que Monsieur notre Président de la République François Hollande en a décidé pour lui-même un jour qui ne fut pas de grâce.

Ainsi et enfin pourrait mourir ce catholicisme qui les enrage, qui ne cesse d’être la parole, le verbe, la foi qui résistent à l’engrenage, à l’imposition du déterminisme politique qui est la justification du totalitarisme républicain dans lequel nous sommes comme encagés, prisonniers.

Et donc mon inquiétude, plutôt mon angoisse, est de voir ce projet contre l’enseignement à distance n’être qu’une escarmouche d’avant-garde qui serait suivie par d’autres visant, lien après lien, à réduire cet enseignement libre qui subsiste encore, malgré déjà toutes les atteintes réductrices commises par nos gouvernement successifs, droite et gauche main dans la main.

Il y a une véritable reconquête à effectuer : celle d’un enseignement libre débarrassé de ces entraves qui peu à peu l’étouffent et le rendent de plus en plus semblable à l’enseignement de l’État : lequel définit tout, par le biais d’un fonctionnariat grenellien, horaires, espaces de temps, contenus, programmes, éducation sexuelle etc.. Le tout avec le succès très relatif que l’on connaît…

Et je pense à ce mouvement que madame Anne Coffinier a beaucoup aidé à vivre comme à se développer, celui des « écoles hors contrat ». Nous sommes très attentifs à ce qui s’y passe : où l’on veille particulièrement à ce que les programmes d’enseignement soient à l’abri des interventions étatiques. J’allais écrire ‘’des pollutions’’ de la pensée étatique… Où la pédagogie cherche plus l’efficacité, permettant ainsi aux enfants de mieux entrer dans les connaissances qu’ils ont à s’accaparer en vue de s’accomplir dans la dignité et l’équilibre, que d’en faire avant tout de bons citoyens devant voter plus tard en faveur de qui l’on sait.

J’ai entendu des propos alarmistes sur tous ces sujets : cependant nous n’avons pas la preuve que la République songerait à commettre ce véritable « casus belli ». Mais la proposition des sociétaires de l’UMP est d’une telle nature que nous devons prendre les devants et crier à bon escient : « Messieurs, jamais ! »