Marcheur à Paris parmi trois cent mille - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Marcheur à Paris parmi trois cent mille

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Depuis hier soir, de retour de la place Denfert-Rochereau, je nourris une fureur noire et rouge tel un concentré de piment ! Par qui donc sommes-nous gouvernés ?

J’avais deviné depuis longtemps que la plupart de nos intellos sont fous à lier en même temps que d’une intelligence hors de toute comparaison possible avec celle du pauvre être que je suis : il se trouve que je ne cherche pas à traîner les membres du gouvernement dans l’enfer de leur choix (car la théorie du genre, par le fait qu’elle annule les complémentarités qui depuis toujours distinguent la femme de l’homme, la mère du père, les transforme chacun en des sorte de zombie culturels).

Je n’éprouve aucun ressentiment envers l’intellectuel quand je le considère pour celui qu’il est, tout autre chose à mon sens que le produit de rapports géopolitiques, de visions oniriques, de concepts dé-structurants, de projets destructeurs : considérés par ces sauvages comme terrains de jeux planétaires. Mais le jeu dont ils raffolent est celui de l’apprenti sorcier : source indéfinie de catastrophes radieuses. Pour eux.

Par contre, je déteste du plus profond de mon être que nous ait été imposée pendant soixante années leur dictature culturelle dont nous souffrons encore : le seul fait d’avoir accordé leur confiance à des malfaisants tels Lénine, Staline, Mao, Pol Pot prouve qu’ils sont fous, ou malades, ou hallucinés. Encore heureux qu’ils aient hésité à s’accoupler avec Hitler.

Mais cela ne leur donne sur nous aucun droit ! Ils ont certes investi le politique pour en déguster les charmes : plaisir sans risques d’exercer des pouvoirs par hommes de paille interposés, faisant des politiciens leurs marionnettes, sinon leur cobayes. Il suffit de quelques courbettes pour se les attacher.

(Je sais que les exceptions existent : mais avez-vous compté combien sont venus de l’UMP pour soutenir l’action de la Manif pour tous ? Ce ‘’mouvement’’ me paraît de plus en plus se réfrigérer et se racornir alors que l’heure a sonné pour lui de prendre d’assaut une République en train de sombrer dans un totalitarisme mortifère…)

Mon avantage est de n’être pas atteint de leur folie conceptualiste abstraite et déconnectée du réel : pour la raison simple que je n’ai jamais de ma vie consommé de produits hallucinogènes, persuadé que malgré les talents des guérisseurs, une certaine dose d’une de ces saletés, peut-être homéopathique, demeure caché à jamais dans chacun des neurones du drogué, ferment se transmettant aux neurones chargés de remplacer ceux qui meurent.

J’entendais hier soir, à peine la Manif pour tous achevée, l’innocente dame Belkacem, les yeux agrandis à la dimension de l’univers, cherchant à nous persuader qu’elle était parfaitement d’accord avec les manifestants : ils réclamaient qu’on ne nourrisse pas les enfants au lait du gendeure ? « Eh bien c’est ce que fait, dit-elle de sa voix de petite peroquette, le gouvernement ! » . Qu’on n’aille pas autoriser la PMA et la GPA aux gens des LGBT ? « Eh bien, le gouvernement ne veut pas, lui aussi, de ces sortes de choses ». Qu’on ne supprime pas les différences qui existent entre les femmes et les hommes ? « Eh bien, jamais l’idée d’une telle erreur n’a germé dans la tête du Président Hollande ». Qu’on laisse les familles s’occuper de leurs enfants ? « Eh bien c’est précisément ce que veut faire la loi sur ‘’les’’ familles ! ». Hélas, pour le gendeure, nous savions qu’elle mentait : les preuves s’accumulent que la grande offensive a commencé. Pour la PMA et la GPA, la loi européenne obligera la France à cause de la loi du mariage pour tous. Et la circulaire Taubira ouvre déjà grande la porte de la reconnaissance aux enfants issus d’une GPA exécutée à l’étranger… Quant à l’égalité entre l’homme et la femme, elle supprime d’emblée, pour faire simple, la notion des complémentarités qui pourtant sont évidentes. Enfin, si l’on examine ce que ce gouvernement laisse de liberté éducative aux familles, on se rend compte qu’il ne cesse de taillader avec d’immenses ciseaux dans ce qui revient de droit immémorial à ces familles.

C’est donc un cas d’une pathologie alarmante qui touche cette charmante falsificatrice : ou plutôt que la servante docile de ses patrons – car enfin elle n’était à ce moment-là que la porte parole du gouvernement, dont les membres sont tous atteints de cette terrible pathologie.

Aristote a perçu, mieux que nos philosophes d’aujourd’hui, que « l’homme est un être naturellement enclin à former un couple, plus même qu’à bâtir une cité ». Bien entendu, il ne pouvait penser à un couple de semblables, puisqu’un couple n’existe que dans la différence aussi bien biologique que culturelle et même spirituelle.

La loi, nous est-il assuré, vise ‘’les’’ divers types de familles, la famille héritée du passé, la famille monoparentale, la famille à deux hommes, prétendus pères communs, et celle à deux femmes, dites doubles mères… (Par bonheur, on ne nous a pas obligé à considérer la famille polygame, ce qui viendra un jour puisqu’il en existe de fait et que ce gouvernement, incapable de fixer des limites, s’empresse toujours de reconnaître comme légal « ce qui se fait ».)

Mais en fait la famille à deux hommes ou à deux femmes n’existe pas, ne peut en aucun cas se concevoir, même s’il arrive que deux hommes croient avoir des ‘’enfants’’ : parce qu’une vraie famille se compose naturellement d’un père, d’une mère et de leurs enfants, quoiqu’il puisse arriver en effet que le malheur, s’abattant sur telle ou telle famille, la réduise seulement à la mère, ou seulement au père. Ce malheur peut survenir quand le père ou la mère meurt : et de ce fait la famille dévisse vers la monoparentalité ; de même quand le père quitte le foyer, quand la mère s’éprend d’un autre homme… Ces événements ne créent pas une autre sorte de famille : ils créent la difficulté, le désordre, la souffrance, mais le ressort premier de la famille reste immuablement la capacité pour deux êtres qui, par amour, se rejoignent en leurs complémentarités génésiques, culturelles et spirituelles. La culture peut être faible (aujourd’hui de plus en plus), qu’importe ! La spiritualité, quant à elle, peut naître de l’amour.

Le reste est faribole : à quoi s’est ajoutée l’éducation à la perversité, à partir de 1980, rien d’autre que de pousser les jeunes à tous les actes de la sexualité dès leur puberté sans qu’il y ait le garde-fou de l’amour, de la maturité. Jamais ‘’enseignés’’ pour ce qu’ils sont métaphysiquement. Autrefois, on osait dire que la débauche était un vice. Aujourd’hui on veut qu’elle soit généralisée et pratiquée.

La perversité, voilà le vrai grand programme des Hollande, Ayrault, Taubira, Peillon, Belkacem, Valls et les autres ministres, qu’ils soient des Finances, des Transports, de la Défense ou de la santé ou ‘’des’’ familles (leurs noms m’échappent…). Programme socialiste par excellence ? Je suis loin d’être certain que tous les socialistes soient d’accord !

Depuis toujours les chrétiens, qui sont les cibles des flèches empoisonnées de nos élites, savent, sans avoir besoin d’une théorie du gendeure, que la perversité, notamment sexuelle, est la grande arme dont se sert celui qui porte divers noms, Belzébuth, Satan, Moloch, Baal : la mise sous contrôle bestial de la sexualité humaine, presque totalement détachée du désir d’amour, du désir d’enfant. Ceux qui vont dans ce sens peuvent sans hésitations être dits les disciples de ces hôtes infernaux. Que cela plaise ou non, un chat doit être dit ‘’chat’’ : un disciple du Mal doit assumer son choix.

Denis de Rougemont écrivait en 1946 « Et la grande innocence bestiale nous guérira de notre goût pour le péché, cette maladie de l’instinct génésique, » ce qui était déjà méconnaître la riche et féconde pensée chrétienne sur ce qui était moqué comme « le devoir conjugal ». Certes, à travers les siècles, quelques prêtres, parmi le très grand nombre de ceux qui furent fidèles et justes, n’ont pu se retenir de dire nombre de sottises, et notamment de mettre si fortement l’accent sur le ‘’génésique’’ que l’homme s’en allait pour le plaisir voir d’autres femmes…

Je soupçonne les journalistes qui glosent sur ces questions de n’être jamais allé consulter la littérature chrétienne sur ces sujets : mais ils peuvent, pour être enfin à la page, lire l’ouvrage de Fabrice Hadjadj : « La profondeur des sexes : pour une mystique de la chair ». Autrement plus riche que la misérable, fausse et absurde théorie du gendeure.

Je crois que l’entreprise actuelle de la gauche est mortifère par essence : elle commence déjà à détruire la cité en rendant le politique complice de la déstructuration, non pas seulement de la famille, mais de l’être lui-même : combat qui, s’il était perdu par nous, conduirait inéluctablement à l’affaissement de la cité des hommes au plus profond de l’abîme.

Déjà, le seul fait que cette théorie accentue les effets néfastes de l’hyper-individualisme qui sévit aujourd’hui induit la mise en place d’un désordre ontologique dont on ne pourra sortir qu’après de longues et catastrophiques années de souffrance et de malheurs.

Entreprise qu’il faut bien qualifier d’infernale : ce n’est évidemment pas un hasard si diverses sortes de cultes sataniques se dont répandus ces dernières années ; le gendeure y tient sa place pour la raison simple qu’un être structuré aussi bien extérieurement qu’intérieurement sera plus difficile à séduire que le familier de cette théorie, véritable instrument d’accentuation de l’individualisme de par sa capacité de séduction, caractéristique première des œuvres de Satan.

Pourquoi séduit-elle ? Parce qu’elle libère, apparemment, l’être humain du soin de se tenir droit, d’obéir à des règles morales hors desquelles pourtant aucune société ne peut survivre, règles remplacées alors par des conventions nouvelles où toutes les perversions deviennent les nouveaux codes du fameux « vivre ensemble ». Ainsi, le corps enseignant a reçu comme mission d’enfermer les jeunes dans le désir perpétuel et jamais contrôlé de coïter, de se masturber, sans oublier ce qui vient, boire jusqu’à s’écrouler ivre-mort et consommer des drogues dites douces, souvent suivies par les plus dommageables au corps comme au cerveau, aliènant en grande partie le jugement que chacun doit porter sur lui-même et sur ce qu’il fait.

J’ai eu l’impression très désagréable que les commentateurs de gauche ont depuis hier soir et toute cette journée associés les manifestants à une sorte de communauté de demeurés mentaux. – « Mais pourquoi manifestent-ils ? Nous ne répandons pas le gendeure… » alors que les livres fournis aux enfants comme aux jeunes sont gangrenés par cette nouvelle peste !

Ah, les bonnes âmes pétries de mensonges ! Un homme, jusqu’alors d’opinion très favorable à monsieur Peillon, est allé il ya quelques jours chercher sa fille, une enfant, à la sortie de l’école : dans la voiture, cet homme écouta son enfant lui raconter que plus tard elle ne serait pas obligée de se marier avec un garçon, qu’elle pourrait le faire avec une fille ; voilà ce qu’elle avait retenu de l’enseignement du jour ! Ce père changea en une seconde et ne votera certainement plus pour ceux qui voudront continuer ce type de mauvaise action.

Car il s’agit d’un mal inacceptable, il s’agit d’une corruption volontaire de la réalité ontologique de chacun, du corps social ; d’une désintégration de la civilisation que nulle autre ne pourra remplacer parce qu’une civilisation se bâtit sur du roc alors que ce qu’ils font ne s’élève que sur des plages d’excréments ou des toiles de matelas.

Une dame députée des Hauts de Seine, Julie Sommaruga, introduit dans la loi en discussion sur la famille, cet amendement qui « a pour objet l’intégration dans la formation dispensée dans les écoles élémentaires d’une éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la déconstruction des stéréotypes sexués. Il s’agit de substituer à des catégories telles que le ‘’sexe’’ ou la ‘’différence sexuelle’’, qui renvoient à la biologie, le concept de ‘’genre’’, qui montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites », baratin savamment rédigé, condensé au chloroforme qui équivaut en effet à nier les complémentarités entre la femme et l’homme, caractéristiques fondamentales qui permettent aux deux conjoints – mais réellement conjoints ! –, pour les réduire à une prétendue égalité 1 réductrice et inféconde. C’est n’avoir qu’une vision infirme de l’être humain, qui fut créé, dit la Genèse, « homme et femme Il les créa ».

Ce qui va de soi, c’est que l’homme a sa propre nature et la femme la sienne ! Aucune théorie, fut-elle signée par les penseurs les plus éclatants, les plus médiatisés, ne pourra faire que ces natures complémentaires deviennent soudain égales, si cette égalité de façade signifie ‘’identique’’’. Ah, tout de même : elles sont naturellement égales, mais seulement en dignité et non pas en fonctionnalités. Encore : si les similitudes entre les deux corps sont nombreuses, les divergences le sont aussi. Très importantes.

Vouloir à toute force que l’on ne distingue plus ce qui doit pourtant être distingué n’a aucun sens : faire croire aux enfants qu’ils pourront demain changer de nature sexuée quand et comme ils le voudront est une imposture qualifiée qui devrait conduire ceux qui prétendent enseigner ces inepties dévastatrices directement à la porte afin qu’ils aillent se faire voir ailleurs.

  1. Vouloir l’égalité dans les traitements, dans l’éducation reçue, très bien – encore que les filles doivent recevoir au cours de leur classes des informations et des enseignements spécifiques –, mais cette égalité est fonctionnelle (par exemple « à compétence égale, même salaire ») mais non ontologique.