La sophrologie - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La sophrologie

Diacre du diocèse du Mans, père de famille, Bertran Chaudet est l’ancien coordinateur national de la pastorale Nouvelles croyances et dérives sectaires de la Conférence des évêques de France. Il décortique atouts et dangers de la sophrologie.
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■ La sophrologie est à la mode. C’est même devenu un métier. Quelle est cette pensée ?

Bertran Chaudet : Le terme de sophrologie est un néologisme composé du grec sophrôn, sain d’esprit, sensé et de logos, étude, discours, savoir. La devise des sophrologues est « Ut conscienta noscatur » (afin que la conscience soit connue).

■ Qui a fondé la sophrologie ?

C’est Alfonso Caycedo. Originaire de Colombie, il a fait des études de neuropsychiatrie en Espagne. Il s’intéresse à l’hypnose. Avec son épouse, fervente adepte du yoga, il se met lui-même à le pratiquer. Il part en Orient, dans ce grand courant de la fin des années soixante, à la recherche des sages du yoga du bouddhisme et du zen. Ce sont toutes ces approches qui vont lui permettre de fonder la sophrologie.

Il la définit comme « la force d’intégration de tous les éléments et structures physiques et psychiques de l’existence ». C’est dire si son champ est immense puisqu’elle engloberait tout le champ de la conscience ! Il précise qu’elle est aconfessionnelle.

■ La « pensée positive » est-elle compatible avec le mystère de la Croix ?

La pensée positive, une des bases de la sophrologie et d’ailleurs reprise par le Nouvel Âge, explique que c’est ce que nous croyons qui fait le réel. Le sous-titre d’un livre de Gounelle est explicite : « Ce que l’on croit peut devenir réalité ». Il ne s’agit donc plus de nous convertir au réel, comme in­vitent à le faire les traditions philosophiques et l’anthropologie chrétienne. C’est nous qui forgeons le réel.

Le mystère de la Croix n’a donc plus vraiment de sens ou change de sens. Et, quant au péché, bien sûr, il n’existe plus ! Un document du Saint-Siège sur le Nouvel Âge, Jésus-Christ le porteur d’eau vive, est très clair sur ce type d’approche : « Il ne faut pas oublier que divers mouvements qui ont nourri le Nouvel Âge sont ouvertement antichrétiens. Leur attitude à l’égard du christianisme n’est pas neutre, mais neutralisante : bien qu’ils se disent ouverts à tous les points de vue religieux, ils ne considèrent pas le christianisme traditionnel comme une alternative acceptable. »

■ Pourtant, tout n’est pas à rejeter ?

Les exercices qui permettent une prise de conscience corporelle ne sont bien entendu pas à rejeter, mais très vite sont proposés des exercices d’induction mentale, de visualisation, de projection hors de son corps pour le voir de l’extérieur, ce qui entraîne la pensée dans une bulle imaginaire. Le chrétien doit savoir cela.

■ Peut-on sortir de la sophrologie ?

Une personne qui aurait beaucoup investi en temps, en énergie et en argent dans la sophrologie peut croire que celle-ci satisfait tous ses désirs. Son monde est construit autour de cet investissement qui prend tout l’être. Il y a une sorte d’étanchéité à la vulnérabilité dans la pratique assidue de la sophrologie. En sortir, oui, cela est possible, si nous redevenons sensibles aux événements qui sont nos maîtres, comme le disait Pascal, ces événements réels qui nous permettent de croître en humilité.

Bertran Chaudet, Sophrologie. Repères pour un discernement pratique et spirituel, éditions Salvator, 128 p., 14,50 e.

http://www.editions-salvator.com/A-22805-sophrologie-reperes-pour-un-discernement-pratique-et-spirituel.aspx