■ Vous êtes mère de famille nombreuse et vous venez d’ouvrir une boutique en ligne de matériel Montessori. Pourquoi ?
Christèle Hubert : Notre fille aînée a appris à lire à la maison grâce à la méthode Montessori. Cela lui a grandement facilité sa scolarité… J’ai trouvé cette méthode « magique »…
■ Pourquoi « magique » ?
Avec une méthode d’apprentissage de la lecture traditionnelle, il y a beaucoup d’efforts à réaliser, tant du côté du parent (ou de la maîtresse) que de l’enfant. C’est parce que l’on « force » l’enfant à faire un apprentissage alors que ce n’est pas forcément le moment pour lui. Maria Montessori s’appuie sur son expérience auprès des enfants pour dire que chacun a des périodes sensibles pour les apprentissages fondamentaux. On n’a pas besoin d’enseigner la marche à un enfant… Quand il sent qu’il est prêt, il a comme un moteur à l’intérieur de lui qui le pousse à marcher. C’est la même chose pour la parole, la propreté…
Ces périodes sensibles touchent tous les apprentissages. En ce qui concerne la lecture, il y a un moment (entre 4 et 5 ans, en général) où l’enfant est prêt, pour peu qu’on l’accompagne correctement. Il va très facilement apprendre les lettres de l’alphabet (avec Montessori, on les touche et on les danse). Puis il va vouloir utiliser ces lettres pour écrire.
Je me souviens du jour où notre fille, après avoir écrit « parasol », s’est écriée : « Maman, j’ai écrit « parasol » ! » J’avais été émerveillée, d’une part qu’elle choisisse un mot long, et aussi de sa joie d’avoir appris !
■ Dans l’Éducation nationale, on enseigne la lecture trop tard ? Vous conseillez donc de l’enseigner avant à la maison…
C’est ce que j’ai fait avec mes enfants. Je me rappelais le calvaire vécu par ma propre mère et mon jeune frère, des cris, lors de l’apprentissage de la lecture, parce qu’elle ne voulait pas d’une méthode semi-globale ou globale. J’ai donc choisi d’utiliser cette méthode que m’avait recommandée une amie.
Cependant, je n’en ai, pour nos aînés, appliqué qu’une partie. Avec le recul, je regrette de ne l’avoir pas utilisée pour les autres apprentissages, en particulier, les mathématiques.
En maternelle, dans l’Éducation nationale, nos enfants rapportent de volumineux cahiers, où les notions de quantités, de couleurs, de formes, de tris… sont faites sous forme de fiches.
L’enfant à cet âge-là n’abstrait pas. Il a un besoin fondamental de toucher, manipuler. Et pour pouvoir montrer aux parents ce qu’on fait à l’école, on lui fait faire des fiches. Certains s’en sortent bien mais on retrouve plus tard des lacunes, notamment en mathématiques, pour les proportions, la logique…
Or la méthode Montessori, avec sa progression au rythme de l’enfant, ses matériels spécialement conçus pour aller du concret vers l’abstrait, mais pas trop vite, permet de construire solidement le cerveau mathématique. Je viens d’avoir le témoignage d’une maman dont les enfants sont scolarisés à Lyon dans une école Montessori. à l’entrée en 6e, dans le circuit normal, ces enfants sont en tête de classe… et surtout en mathématiques.
■ Comment faire concrètement ?
La plupart des écoles Montessori sont hors contrat et donc chères. Pour notre petite dernière qui va avoir trois ans, je n’avais pas envie de laisser à quelqu’un d’autre le plaisir d’accompagner cet émerveillement de la découverte de la lecture. Mais le matériel est également cher, parce qu’il y a peu de concurrence. J’ai fini par créer ma boutique pour le proposer à des tarifs accessibles à tous. Et aussi essayer de faire fabriquer en France tout ce qui peut l’être…
Catalogue sur
http://123montessori.fr/
