Pour montrer qu’il est bien sorti de l’adolescence, et qu’une fois muni du beau jouet de l’arme nucléaire qu’il a récemment essayé, il se sent capable de gouverner son merveilleux pays tout seul comme un grand, le jeune dictateur de la Corée du Nord, Kim Jong Un, orphelin de père depuis deux ans, vient de faire exécuter son oncle. Celui-ci, Jang Song-Thaek, un homme de 67 ans, lui paraissait désormais un mentor encombrant. Il faut bien s’émanciper, et là-bas, au pays du communisme néo-stalinien d’Extrême-Orient, on ne fait pas les choses à moitié. Cependant, des diplomates occidentaux décrivent ce gamin nerveux peut-être un peu resté à l’âge ingrat comme un garçon « impulsif, imprévisible, inquiet de sa place dans la structure du pouvoir et en train de manœuvrer pour éliminer tout concurrent ou adversaire potentiel »… Un tempérament jaloux, sans doute… mais auquel on attribue aussi « un manque de confiance en soi ». Comment faire pour rassurer ce grand anxieux ? Lui envoyer des messages de félicitations ?
Le fait d’avoir fait arrêter, juger et condamner à mort son oncle pour complot témoigne d’un curieux esprit de famille. Voilà qui confirme le genre particulier de ce régime, et qui laisse songeurs les voisins de ce petit despote au caractère difficile. Mais autrefois, dans notre « doulce France », l’honorable Jean-Paul Sartre, successivement laudateur de Staline et des Khmers Rouges auteurs du génocide de leurs compatriotes du Cambodge de 1975, affirmait d’un ton dogmatique que le marxisme est « l’horizon indépassable de la culture contemporaine ». Mâtinée à son tour de nationalisme, sa version coréenne confirme ce caractère grandiose.
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