Des Noëls contradictoires ? - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Des Noëls contradictoires ?

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Tandis que Noël est à nos portes, il semblerait que notre univers social se sépare en deux. Il y a d’un côté la fête de la Nativité, précédée par l’Avent, qui se prépare dans un climat de ferveur toute intérieure. Il y a d’autre part la fête que l’on dit généralement commerciale et qui demeure comme un moment de suspension en cette fin d’année. Bien sûr, les magasins sont pleins, on parle de pic de consommation. On peut critiquer cet aspect consumériste qui se justifie quand même par une célébration de la famille et de l’enfance. Une bonne raison pour ne pas dissocier complètement la Nativité et la fête mondaine, qui explique par ailleurs qu’il puisse y avoir souvent entre elles coexistence pacifique. Même les plus déchristianisés établissent un vague rapport avec la naissance de Jésus.

Il faut faire des vœux pour qu’une telle coexistence subsiste, car ici où là apparaissent des causes de conflit, si ce n’est de rupture. On signale en Europe des tentatives pour déchristianiser carrément l’événement au point de supprimer le nom même de Noël qui a pourtant vocation consensuelle. Certains arguent du multiculturalisme sous ses aspects religieux en faveur de la déconfessionnalisation. Il est vrai qu’on trouve parfois des militants zélés de la sécularisation, qui prennent pour prétexte le respect des musulmans, alors que ceux-ci ne manifestent aucune volonté hostile à l’égard de la fête chrétienne.

C’est une question intéressante sur la nature de nos sociétés, qui n’est pas sans rapport avec l’idéologie qui s’affirme dans une certaine idée de l’Europe. Celle-ci serait-elle une sorte d’espace neutre, à la seule enseigne des droits de l’homme, c’est à dire sans appel à l’histoire, à la culture, qui explique d’où nous venons et comment nous avons pu former précisément notre conception de l’homme en rapport avec un héritage ? Un héritage qui n’est pas obsolète, mais qui constitue aussi comme un grand fleuve, charriant les trésors les plus précieux, supérieurs aux modes et aux scansions du temps.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 23 décembre 2013.