Trois surprenants mouvements du Pape - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Trois surprenants mouvements du Pape

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Parmi les nombreuses innovations introduites par le pape François, nous constatons maintenant avec évidence sa volonté de corriger ses propres erreurs ou affirmations imprécises — et de manière très ouverte d’ailleurs — chose qui ne s’était pas toujours vue dans la manière dont les Relations Publiques de Rome traitaient les problèmes.

C’est en tous cas ce qu’affirme le spécialiste des affaires du Vatican Sandro Magister, qui a pointé 3 cas récents. Deux sont en rapport avec la compréhension de la religion catholique, le troisième avec la vision globale du monde contemporain du pape François.

Les deux premières corrections se rapportaient aux interviews que le pape a donnés cette année, à propos desquels on s’est demandé ce qu’il voulait dire précisément.

Parlant avec un journaliste italien, Eugenio Scalfari du journal « La Republica », François a exprimé quelque chose de confus à propos du fait que chacun devait suivre sa propre vision du Bien. Un très petit nombre d’entre nous, commentateurs catholique, a maintenu qu’il avait effectivement dit une telle chose, mais ne pouvait pas avoir voulu dire cela ainsi. Il semble que ce soit le cas. Le Vatican a retiré l’interview de son site internet, et Scalfari et le porte-parole du Vatican ont tous les deux déclaré que c’était une reconstitution de paroles que François n’avait probablement pas prononcées et que cela pouvait être trompeur.

De même — et d’une plus grande importance, François a corrigé une autre  «  imprécision » parue dans la « Civitta Catolica » et très largement diffuseé. Il disait que Vatican II avait réalisé une « réinterprétation de l’Evangile à la lumière de la culture contemporaine ». Cette phrase est souvent utilisée par les promoteurs d’une « rupture » avec tout ce qui a précédé le Concile.

François a supprimé toute ambiguïté en recommandant publiquement que la thèse de la continuité du Concile avec le passé était la meilleure interprétation. C’est dire qu’il est dans la ligne de Jean Paul II et de Benoit XVI.

Ceci ne fait pas l’affaire de ce que les média séculières racontent à propos de François, c’est pourquoi c’est à peine si on l’a remarqué en dehors des canaux catholiques. Mais cela devrait calmer l’agitation qu’avait provoquée une désinvolture limite, parfois, sur des concessions presque inconcevables à la culture séculière actuelle.

Pour ma part, je trouve qu’une récente assertion de François est carrément stupéfiante. Beaucoup sont déjà persuadés qu’il est une sorte de progressiste – contre toute évidence en Argentine. Il peut avoir décidé de montrer la main plus ouvertement — et adroitement.

Dans une homélie du matin, la semaine dernière, il a parlé de « progressisme adolescent », et cité Robert Hugh Benson et son roman apocalyptique « Le Seigneur du Monde ». Il disait qu’il avait prévu « l’uniformité hégémonique » une forme de mondialisation qui était en train d’éclore et qui, de nos jours, portais ses mauvais fruits en une culture de mort.

Ce pape a enseigné la littérature et en fait fréquemment mention ; Il écoute des opéras, même la totalité de l’Anneau de Wagner ; et il a une culture raffinée, en plus et par-dessus son engagement à la simplicité et à l’humilité. La référence à Benson m’intrigue : François a-t-il lu son histoire à propos d’une future contre-utopie – qui se passe aujourd’hui – le soir après avoir fini son travail du jour ? (Cela vaut la peine de rappeler que le pape Benoit XVI a mentionné lui-même, plus d’une fois, le roman de Benson).

Benson est mort en 1914, à seulement 43 ans, mais il a fait beaucoup de choses dans sa relativement courte vie. Son père était un évêque anglican et même archevêque de Canterbury. Benson fut ordonné prêtre anglican, mais il était puissamment attiré par Rome qui, à son sens, demeurait le lieu du seul vrai christianisme. En 1904, il est devenu prêtre catholique, après quoi il est retourné à ses racines, Cambridge, et y a acquis une grande réputation d’apologiste catholique et de « faiseur de convertis ».

« Le Seigneur du Monde » est une projection audacieuse de ce que Benson pensait qu’il dviendrait à la fin du vingtième siècle. A la différence du 1984 d’Orwell, il ne prévoyait pas des totalitarismes grossiers, comme le Nazisme ou le Communisme. Il s’attendait, du moins en Angleterre, à ce qu’un Humanisme insidieux domine. Un de ses personnages réfléchit :


« Elle s’étendait là, dans la brume grise de Londres, vraiment belle, cette vaste ruche d’hommes et de femmes qui avaient appris au moins la leçon primaire de l’évangile, qu’il n’y avait pas d’autre Dieu que l’homme, d’autre prêtre que le politicien, d’autre prophète que le maître d’école. »

Ceux qui embrassent cette philosophie – beaucoup de catholiques, y compris de vieilles familles catholiques et même des prêtres catholiques apostasient- croient qu’ils ont laissé tomber une vieille superstition pour un style de vie plus rationnel, et « humain ».

Des forces politiques ont travaillé secrètement à ce triomphe, particulièrement les franc-maçons, au dire de Benson. Deux courants, le matérialisme et la psychologie ont été particulièrement efficaces. Le matérialisme se réfute lui-même, comme tout matérialisme pour qui toute pensée est – absence de pensée. Mais la psychologie vient à sa rescousse en représentant toute impulsion qui  contredit « la leçon primaire » comme désir irréaliste, sentimentalité, faiblesse, compensation.

Pendant ce temps, sous les nouvelles dispositions, la mort reste toujours un défi. Quand un « volor » (Benson anticipait une aviation de ligne commerciale) s’écrase au centre de Londres, un prêtre célèbre le rituel des morts aux quelques catholiques. Mais les ministères plus typiques déployés par le gouvernement, sont les « euthanasieurs », envoyés pour faire cesser les souffrances des victimes. Quiconque éprouve du désarroi face à cette vie glauque et rationnelle dans ce monde dépourvu de transcendance peut demander un permis d’euthanasie.

Tout ceci est inséré dans l’histoire plus large de Julian Felsenburgh, messie politique qui semble capable de réconcilier de grands blocs dans le monde futur. Mais bien qu’il fasse évoluer les masses jusqu’à le vénérer totalement, personne ne semble rien savoir de lui. La paix qu’il apporte n’est pas la paix- il met en route des meurtres pour imposer la « paix ». Et comme il est incapable d’autoriser les quelques poches de religion qui existent, il ordonne une attaque aérienne massive sur Jérusalem, qui amène à la fin du monde.
Comme beaucoup d’histoires de ce genre, certains éléments sont poussés plus loin qu’il ne nous paraît plausible. Mais le sont-ils ? Contrairement à Benson, nous avons au vingtième siècle, des exemples qui donnent à réfléchir, de messies politiques qui ont tué dix millions d’hommes — et 500 millions de bébés avortés par nos Etats modernes et humains ! Comparé à nous, l’antéchrist de Benson était un pingre.

Le fait que le pape François s’inspire de ces lignes, même juste en passant, révèle de lui un côté surprenant. Aucun doute, nous en entendrons plus sur ce sujet à l’avenir.


Robert Royal, éditeur en chef de « The Catholic Thing », et président de l’Institut Foi et Raison à Washington

Photo : Robert Hugh Benson

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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/three-surprising-papal-moves.html