Beaucoup a été fait pour sauver la vie de nombreux automobilistes depuis les années soixante : amélioration considérable du réseau routier, progrès décisifs et constants dans la conception des amortisseurs, des freins, de l’aérodynamisme, des moteurs, des essuie-glaces, des phares ainsi que de la sécurité passive de nos voitures … Je voyais récemment sur le stationnement d’un grand garage une grosse voiture genre Espace à l’avant complètement écrasé : l’habitacle n’avait rien. Le choc avait dû être très rude : les sièges n’avaient pas bougé, à la différence du siège sur lequel j’étais assis, à la droite du chauffeur, quand le chauffeur décida de suivre, en pleine nuit et par une très forte tempête de neige, les lumières rouges d’un camion… à l’arrêt. La nuit, difficile d’apprécier, à travers ces multitudes de flocons qui se jetaient avec fureur sur le parebrise… Mon siège, malgré la ceinture de sécurité, s’arracha presque totalement. Je dois la vie à ce « presque »…
Reste à faire une sorte d’inventaire : je prône la radarisation des petites routes plutôt que de poursuivre follement celle des autoroutes (où d’ailleurs les emplacements semblent plutôt choisis en fonction de leur rendement financier à venir que de la dangerosité à vaincre).
Pourquoi la sécurité des automobilistes n’est-elle pas défendue sur les petites routes ? Parce qu’ils sont peu nombreux ? Mais le pourcentage des morts sur ces routes-là est bien supérieur à celui qu’on relève sur les grands axes et les autoroutes. Question : la vie des êtres humains sur ces voies étroites est-elle moins importante que sur les grandes ? Ainsi, pas de lignes blanches sur la droite et la gauche comme sur le centre … Pas de cataphotes sur les bas-côtés : par jour de brouillard tu te débrouilles ! Parfois, de profonds fossés à quelques centimètres de la chaussée… C’est miracle qu’il ne s’y produise pas davantage d’accidents !
D’où une nouvelle question : le souci de la sauvegarde des vies humaines est-il vraiment le premier de tous ? Examen de conscience nécessaire…
(à suivre)