Le drame de Nice - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le drame de Nice

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Commenter ce qu’on appelle les faits divers, ou pour mieux parler les faits de société, n’est guère dans mes habitudes. Mais le drame qui s’est déroulé à Nice a suscité un tel émoi, de telles réactions qu’on est bien obligé de réfléchir à l’événement et aux conséquences qu’il a entraînées. L’événement on le connaît, il est d’une tristesse à pleurer. Un bijoutier est agressé, mercredi dernier, dans sa boutique de la rue d’Angleterre, à Nice, par deux jeunes gens. Ceux-ci le frappent, le menacent avec un fusil à pompe, lui volent le contenu de son coffre et s’enfuient en scooter. Le commerçant poursuit ses agresseurs juchés sur leur véhicule et tire à trois reprises. Les deux premières fois, semble-t-il, pour stopper les fuyards. Le troisième coup sera fatal puisque le passager du scooter sera mortellement frappé par une balle reçue dans le dos. Le procureur de Nice exclut la légitime défense : « J’ai la conviction, dit-il, qu’il a tiré pour donner volontairement la mort. Quand il tire sa vie n’est plus menacée. » Bien sûr, on peut toujours discuter des circonstances atténuantes, en tenant compte de l’état de confusion où se trouvait le commerçant agressé.

En lui-même, ce drame est, pour la justice, un cas difficile à traiter, où il s’agit de faire preuve d’un surcroît de discernement et d’équité, ce qui exige la distance nécessaire, une certaine sérénité même si elle est problématique. Mais voilà : dans le climat actuel il est très difficile de juger sereinement face à ce qu’on appelle un emballement médiatique, une émotion populaire qui s’est traduite par un véritable déchaînement sur le Net. Les politiques se trouvent sollicités, et le débat actuel sur les propositions de réforme de la justice de Christiane Taubira ajoutent une tension supplémentaire. C’est bien dans ces moments-là que l’esprit civique s’impose pour modérer les passions, inviter à la clairvoyance et, si possible, permettre les jugements équitables, favoriser les mesures propres à ramener la paix. Il faut tenir ses nerfs et raison garder. C’est indispensable, sinon ce sera le chaos qui ne servira le bien de personne.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 17 septembre 2013.