Les Veilleurs ne lâchent rien - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Les Veilleurs ne lâchent rien

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Eh oui, les Veilleurs étaient bel et bien au rendez-vous samedi à Paris ! Ils ont scrupuleusement respecté leur programme qui consistait à se réunir à l’Arche de la Défense pour se diriger place de la Concorde, où devait se tenir leur veillée de rentrée au terme de leur longue marche de cet été. Leur détermination n’a pu être entamée par la préfecture de police qui avait été jusqu’à interdire leur « manifestation ». Mais s’agissait-il d’une manifestation ? Rien, bien au contraire, qui puisse ressembler à un ameutement bruyant, accompagné de pancartes agressives. Les Veilleurs sont dans la discrétion, et lorsqu’ils s’expriment, ce n’est pas dans le ton du meeting, c’est toujours mezza voce. Cela ne signifie pas que leur langage soit anodin. Leur recours aux grands textes classiques vise à la réflexion profonde qui suscite les convictions les plus fortes. C’est pourquoi ils sont si difficiles à maitriser et à encadrer. Leur non-violence constitue une arme redoutable, contre laquelle toutes les forces de police de notre distingué ministre de l’Intérieur se montrent impuissantes.

Cher Manuel Valls ! Il avait déployé samedi soir à la Concorde un impressionnant dispositif de sécurité, avec des dizaines de véhicules et des centaines de policiers. On se demande bien pourquoi. On fait remarquer à juste titre que les forces mobilisées seraient beaucoup plus utiles dans des zones névralgiques où sévissent le non-droit et la violence endémique. On pense évidemment à notre bonne ville de Marseille où sévissent des bandes qui n’hésitent pas à recourir aux exécutions dans la rue. Mais sans doute ce déploiement incongru répond-t-il au désarroi du pouvoir devant une contestation qu’il pensait devoir s’éteindre aussitôt après que la loi litigieuse ait été votée. Non, de ce point de vue, c’est complètement raté. Ce qu’on a beaucoup de mal à comprendre en haut-lieu, c’est que légiférer dans un domaine qui touche à des principes aussi enracinés dans notre humanité, c’est atteindre des fibres profondes où se trouvent blessées la dignité et la pensée. Aussi n’y a-t-il aucune perspective de résignation de la part de l’immense armée de ceux qui ont décidé qu’ils ne lâcheraient jamais, jamais ! L’été a été fertile en réflexions où se sont approfondies les convictions et fortifiées les résolutions. On ne fera pas taire les Veilleurs. Et ceux qui ne cessent de parler de baroud d’honneur ou de dislocation du mouvement en seront pour leurs frais !

Chronique lue sur radio Notre-Dame le 3 septembre 2013.