Retraites : une micro-réforme à risques - France Catholique
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Retraites : une micro-réforme à risques

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Le gouvernement socialiste n’effectue que des hausses de prélèvements pour financer le régime général des retraites. Cotisations et impôts. C’est tout. Le système n’est pas remanié en profondeur.

On annonce un allongement progressif de la durée de cotisation à partir de 2020 au rythme d’un trimestre tous les 3 ans : elle sera portée à 43 ans en 2035, contre 41,5 années en 2020. Les cotisations patronales et salariales seront augmentées progressivement de 0,3 point d’ici 2017.

On ne touchera pas à la CSG, qui « n’a pas été créée pour financer les retraites », explique le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Un « compte pénibilité » mis en place à partir du 1er janvier 2015 combinera un financement collectif de toutes les entreprises et une cotisation de chaque entreprise en fonction de sa pénibilité particulière : il permettra de payer des reconversions, des temps partiels en fin de carrière ou des départs anticipés.

Des mesures spécifiques sont annoncées pour les femmes et pour les jeunes : la majoration des pensions de 10% pour les parents d’au moins 3 enfants va être remplacée par un forfait de pension par enfant pour toutes les femmes à partir du premier enfant. Pour l’instant aucun montant n’est annoncé.

Enfin, le gouvernement promet au patronat une baisse du coût du travail Le président du Medef Pierre Gattaz a paru très sceptique : selon lui, « cela ressemble à un marché de dupes »… observant « une promesse d’une hypothétique baisse du coût du travail contre une hausse certaine des cotisations de retraite ». Alors que les entreprises françaises « sont asphyxiées », payant « 100 milliards de prélèvements de plus que leurs concurrentes européennes ».
Le Medef considère que le gouvernement « fait le choix de la facilité de la fiscalité, et donc le choix du chômage », estimant que 0,1 point de cotisation en plus, « c’est 5000 chômeurs en plus à horizon 5 ans et 10.000 à horizon 10 ans » !

Du côté des syndicats, à part la CFDT, c’est la déception qui l’emporte malgré quelques satisfactions ponctuelles comme le compte pénibilité : la CGT et Force ouvrière maintiennent leur appel à manifester le 10 septembre prochain. FO considère que l’allongement de la durée de cotisation après 2020 « n’est pas un signe d’espoir pour les jeunes »…

Expert de la vie économique et sociale, le député européen centriste Robert Rochefort a fait ce commentaire : « Il ne s’agit pas d’une réforme mais d’un ajustement comptable a minima qui bien sûr s’avèrera très vite insuffisant »…