Condamné mercredi à 35 ans de prison pour espionnage, vol de documents et fraude au détriment des Etats-Unis, le jeune soldat Bradley Manning vient d’annoncer à la fois son désir de changer de sexe pour devenir une femme et son intention de demander la révision de sa sentence. Autrement dit, devenir plus gracieux et, si possible, être gracié.
Accusé d’avoir transmis plus de 700.000 documents confidentiels (dossiers classés, vidéos de combats et télégrammes diplomatiques) au site Wikileaks de l’énigmatique Julian Assange en 2010 alors qu’il était lui-même analyste des services de renseignement de l’armée américaine en poste à Bagdad, ce soldat de 25 ans a déclaré tout de go dans un texte lu sur NBC qu’il se considère d’ores-et-déjà comme une femme et veut vire ainsi. Désormais, Bradley veut qu’on l’appelle Chelsea, et demande à suivre un traitement hormonal « dès que possible ».
Né de parents alcooliques, victime de brimades dès son adolescence et encore dans les rangs de l’armée, ceci étant dû à une tendance homosexuelle comme il en a témoigné dans des conversations sur Internet avec un militant Gay, Bradley Manning veut maintenant franchir une autre frontière que celle de l’« esprit de corps » militaire et patriotique : celle de l’appartenance du corps physique avec ses tenants et aboutissants psychologiques.
Son avocat avait déjà évoqué des troubles d’identité chez lui pour solliciter l’indulgence des juges. La récente décision de Bradley de devenir Chelsea lui permettra-t-elle d’être transféré ultérieurement dans une prison pour femmes ? La suite au prochain « numéro » d’une personnalité à facettes qui réserve des surprises à son entourage.