Prière du matin où me frappe particulièrement, pour une raison à la fois polémique et théologique, deux versets du psaume 85, texte par ailleurs admirable dont la lecture ne peut que réjouir tout pécheur :
« Je T’appelle au jour de ma détresse
et Toi, Seigneur, Tu me réponds.
Aucun, parmi les dieux, n’est comme Toi
et rien n’égale tes œuvres »
Bien entendu, les œuvres en question touchent à la fois les hommes et les femmes ainsi que tout ce qui les entoure : les œuvres de Dieu – nous en faisons l’expérience chaque jours -, en dehors même du fait patent que nous lui devons la vie, et en cette vie l’espérance, dans la foi, de vivre, en pleine liberté, dès aujourd’hui et à jamais, d’un amour issu du sien : pourtant, et les psaumes sont à cet égard d’une réjouissante constance dans l’éloge, l’admiration, la gratitude, s’y ajoute l’émerveillement devant la beauté comme l’immensité du berceau cosmique qu’Il a conçu pour nous.
Là-dessus se greffe la polémique… Comme tout un chacun en effet, il m’arrive d’entendre des professions d’orgueil et de suffisance sur telle radio, telle chaîne de télévision : également d’en lire, parfois d’un comique navrant … Je repense par exemple à ce médecin de l’espèce « ponte » se donnant quitus de n’avoir pas besoin de Dieu puisque les hommes aujourd’hui peuvent faire aussi bien sinon mieux que lui…
Mais il y a trois jours, regardant le ciel de nuit après avoir suivi avec un intérêt immense une très belle émission sur la formation du cosmos depuis le surgissement initial, dit biguebangue, et me posant la question du « qui a fait cela ? », je comprenais sans qu’il y ait le moindre doute que ce ne pouvait pas être les enchaînements de hasards ‘’monoesques’’ que continuent de supputer des astrophysiciens affolés et renversés à la seule perspective que leur hypothèse puisse être contestée, tenants jusqu’au-boutistes de cette ‘’nécessité’’ qui paraît-il supprimerait jusqu’à l’existence du Créateur. Et j’entends, du fond des âges, le psalmiste affirmer prophétiquement que « rien n’égale [ses] œuvres » !
Pendant cette prière – il s’agit en fait de suivre le petit office reprenant, dans le Magnificat du mois, le gros des textes du bréviaire – j’ai eu une distraction inspirée par la proximité de la fête de l’Assomption : je regardais la statuette de la Vierge Marie, d’une trentaine de centimètres de hauteur, que nous avions, Natacha et moi, achetée à Fortaleza, grande ville du Nordeste brésilien : voyage effectué en 2006 pour présenter devant les académiciens du Céara le Cahier Bleu publiant les textes de poètes de ce pays que Jean-Pierre Rousseau avait traduits. J’eus là-bas à parler devant eux de la poésie de même que devant nombre d’étudiants d’une des deux universités fortaléziennes. Je n’avais à la vérité jamais cherché d’où le sculpteur avait tiré son inspiration. Je m’étonnais cependant du voile posé au-dessus des épaules et descendant jusqu’à ses pieds : il semble flotter au vent de l’Esprit ! Son visage est radieux et concentré sur sa prière qu’indique les mains jointes. Surpris également par cette sorte de gros nuage sur lequel elle se tient debout sans pour autant s’y enfoncer. Oui, depuis ce matin je ne doute pas que c’est bien son assomption que l’artiste a représentée : de l’avoir subitement découvert – comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? – j’en ai éprouvé une joie très simple, aimante, aussi de reconnaissance pour cet inconnu.
Il va de soi que, dans la foulée, j’ai pensé à saluer la Reine de France : en appréciant particulièrement au passage que la République n’ait pas désiré abolir la consécration par le roi Louis XIII de notre pays à la Mère de Dieu : un rappel salutaire en a d’ailleurs et opportunément été fait par Stéphane Bern lors de l’émission d’hier soir, dont le sujet portait apparemment sur le… ‘’règne’’ de Richelieu ! Ce voyage au long cours qui nous donna à voir tous les châteaux que fit construire ou que visita l’éminent ministre du Roi valait bien plus que le détour…
Notre prière quotidienne pour la France, afin qu’elle relève la tête et redécouvre sa mission millénaire de Fille aînée de l’Église, devra demain être plus fervente et confiante encore que d’habitude. De jour en jour l’urgence de cette prière par le plus grand nombre possible de Français me paraît plus manifeste !