Toujours revenir à la dignité de l’embryon - France Catholique
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Pâques. La foi des convertis
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Toujours revenir à la dignité de l’embryon

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« Il s’agit d’un vote de parti, ce n’est pas un vote qui manifeste une grande conscience individuelle des législateurs. C’est un vote qui a lieu après une absence de débat caractérisée. Du coup, ce vote est plutôt indicatif d’un climat de parti contre parti, plutôt qu’indicatif d’une réflexion à hauteur des enjeux. (…) » Cette déclaration de Monseigneur d’Ornellas est forte et opportune : elle stigmatise une conception de l’être humain tout à fait inacceptable, qui le réduit au statut d’un pauvre bestiau sans conscience parce que sans âme. Du moins sans ce « Souffle » que Dieu a fait pénétrer en notre nature, la rendant transcendante à tout ce qui se découvre dans la « Nature » : cette Création qui nous est extérieure et intérieure, à gérer non en Maître abusif mais en copropriétaires soucieux d’une transmission à la fois rigoureuse et inventive.

Monseigneur d’Ornellas parle de l’embryon sans perdre de vue à la fois celui qu’il est et celui qu’il devient. Celui qu’« il est » ne change pas de nature au fur et à mesure de sa croissance ; mais qui « devient-il » ? Celui qui d’« être capable » se retrouve peu à peu en mesure de découvrir ce dont « il est capable ».

En grandissant, en passant d’un état d’existence à un nouveau, il ne change en rien pour l’essentiel, son être tel que voulut à jamais par Dieu, toujours de même « nature », cette « nature » qui fait de lui, et lui seul dans le règne des vivants du cosmos, un enfant de ce Dieu qui le fit sortir de sa « Parole Vivante », au-delà donc de la nature de toutes les créatures qui l’environnent.

Il « devient » celui qui se retrouve en mesure de mettre en œuvre ses « capacités », dont celle de sa « liberté » : pouvoir d’apprendre (mais aussi de s’en abstenir) ; pouvoir de prendre conscience (comme également de ne pas tenir compte de ce qu’implique cette puissance) ; pouvoir de découvrir et inventer (ou bien de s’en abstenir par paresse) ; pouvoir de choisir (le bien ou le mal), pouvoir d’aimer avec son corolaire tragique, pouvoir haïr.

Le vote du parlement concernant l’embryon livré au bon vouloir des scientifiques, est un acte de violence, une négation insupportable de « celui » que nous sommes tous, même ceux qui, se faisant, se reniaient en nous reniant. Ces parlementaires ont choisi délibérément – à moins que ce soit par ignorance, bêtise, indifférence – d’entrer dans la part obscure de l’être et de s’en satisfaire.

Qu’au départ chacun d’eux ait été embryon, possédant dès la première cellule tout le « programme » de leur développement jusqu’à leur effacement biologique, s’ils ne s’en doutaient pas c’est alors qu’il faudrait les taxer d’insuffisance intellectuelle et donc les déclarer inaptes à gouverner comme à délibérer sur les sujets les plus graves, ceux qui concernent la compréhension de « qui nous sommes ».

Qu’ils aient décidé de passer outre à une loi existante, celle de 2011 1, sans même prendre la précaution de l’annuler, la rejeter, l’abroger purement et simplement, prouve qu’ils ont agi soit par esprit de soumission ou de veulerie, d’irresponsabilité (on appelait cela autrefois esprit de « godillot »), soit par conviction d’un sectarisme absolu. Soit par haine… À mon lecteur de choisir entre ces trois possibilités.)

Quelle haine aurait donc pu habiter leur esprit et leur âme ? Elle apparaissait tellement dans les propos de ce député dont le nom, par bonheur, ne s’est pas inscrit dans mes neurones : il avait pour mission d’écouter comme d’entendre ceux qui avaient été invités à s’exprimer sur la loi Taubira, afin d’en rendre un compte fidèle et objectif ; il ne cessa d’agir en complète opposition à ce que sa mission l’obligeait à faire : non servir son parti, son chef, mais la vérité.

Et ce fut, lors du vote sur l’embryon transformé en matériel de laboratoire, la même inconscience opposé à tout ce qui avait pu leur être communiqué de la part de ceux qui, mieux qu’eux, avaient le « droit » et le « devoir » de leur préciser la « nature » réelle de l’embryon, c’est-à-dire la leur propre.

Jeanne Smits n’hésite pas, dans Présent, à écrire : « Parler de l’embryon humain, cela touche au plus profond des consciences humaines. Il suffit d’être sur le terrain et de rencontrer des parents qui vivent une PMA : c’est une évidence pour eux que cette réalité fécondée, c’est leur enfant. » Impossible de dire autre chose. Personnellement, je préfèrerai de très loin qu’on ensevelisse ces embryons surgelés plutôt que de les disséquer : plutôt que de les conserver comme dans un processus d’acharnement médical2

On va bien entendu nous expliquer qu’il s’agit en fait d’une nécessité médicale, ce qui est aujourd’hui un mensonge absolu et la preuve indirecte que l’on vise tout à fait autre chose que des bienfaits hypothésés en dépit de tout ce qui a été découvert depuis quelques années, depuis que l’on s’est aperçu de la vitalité des cellules souches découvertes dans le sang de cordon, ensuite de celles que l’on a nommées IPS, c’est-à-dire multipotentes. Mensonge 3 donc qui oriente l’esprit vers une manipulation déviante de notre peuple afin qu’il « balance » ses convictions héritées du christianisme.

Se servir de ces « plus petits » qui soient pour enfermer le peuple de France dans la prison des ténèbres conceptuelles qui émanent de leurs lois dites sociétales et qui, en vérité, sont des lois destinées à nous faire quitter la civilisation inspirée des valeurs chrétiennes, c’est une imposture grossière, malfaisante, et il conviendrait que l’on découvre dans nos arsenaux du Droit les moyens de faire paraître devant des juges – qui ne soient « que » juges naturellement et non des magistrats soumis à leurs pulsions gauchisantes – les responsables de ce cataclysme infectant notre société d’une inflammation calamiteuse de nos neurones et de notre cœur. (Jésus ne disait-Il pas à ses apôtres : « Comprenez donc ce que je vous enseigne par votre cœur », ce qui en français doit être traduit « par votre intellect et votre cœur »… Le mot « cœur » chez les Juifs comprenait l’intelligible et le sensible.)

La haine la plus obscurantiste qui soit du christianisme telle qu’elle s’exprime à gauche, jusque dans les propos du ministre de l’Éducation nationale, est devenue une caractéristique essentielle de la politique de Monsieur Hollande et consorts : c’est à ne jamais oublier.

Je vais à nouveau citer Jeanne Smits : « Cette proposition de loi parle de la recherche fondamentale, c’est nouveau. Auparavant, on était plutôt dans le registre de la recherche appliquée. Là, il y a une très grande différence. Deuxièmement, l’encadrement de l’autorisation est beaucoup plus flou que les conditions de dérogation au principe d’interdiction. Et troisièmement, s’il y avait avant, avec le principe d’interdiction, des dérogations, il y avait toujours le pouvoir du ministre, c’est-à-dire le pouvoir politique, d’arrêter la recherche et de l’interdire. » 4

Ce passage de la recherche appliquée à la recherche fondamentale – ce « détail » ne m’avait pas frappé – est fortement symbolique : cela signifie la transmission du débat aux scientifiques, par nature hostiles, sauf quelques-uns, plus conscients, plus responsables. Pilate aussi s’était lavé les mains.

Qui donc est désigné pour décider et agir au sein du Comité consultatif national dit d’éthique ? Et que devient l’éthique au regard de cette loi qui la nie et passe outre à ce qu’elle « doit » préciser5, donnant le pouvoir du choix à des gens non élus, technocrates désâmés, qui mettent presque toujours leur « science » au-dessus de l’être humain, et donc de l’éthique ? J’eusse d’ailleurs préféré qu’il soit question de morale, parce que rien d’absolu ne vient justifier les recommandations du Comité, tandis que la morale ne serait rien si l’on ne lui reconnaissait pas l’absolu de la justification attendue.

Monseigneur d’Ornellas parle de la soudaine apparition de l’Homo technicus venant effacer l’Homo sapiens sapiens ! Soit, pour évoquer une réflexion précédente, « l’homme-dieu à venir » effaçant par tous les moyens l’homme actuel ! Cela me fait souvenir d’une ancienne lecture qui donnait l’Homo sapiens sapiens pour l’assassin des néandertaliens… On nous veut décidément beaucoup de mal…

  1. Le législateur d’alors avait inscrit dans cette loi que l’on ne pourrait rien changer à ce qu’elle imposait à propos de la bioéthique sans avoir au préalable organisé sur ce sujet un débat sérieux sous forme d’états généraux.
  2. Que faire à leur sujet ? Les renvoyer à Dieu ? Les abandonner au froid de la cryogénie ? !
  3. Le mensonge m’apparaît comme une arme appréciée entre les mains de nos gouvernants comme dans celles de nos représentants.
  4. Citation extraire de leblogdejeannesmits.
  5. J’ai toujours été sceptique sur le rôle de ce Comité : les faits m’ont donné raison. Il n’est qu’un alibi, une façade valorisante. Combien de fois furent données des indications ayant orienté valablement les décisions des gouvernements ?