François à Lampedusa - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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François à Lampedusa

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Le pape a annoncé qu’il allait se rendre sur l’île de Lampedusa le lundi 8 juillet. Ce nom est devenu familier aux téléspectateurs qui ne cessent de recevoir des images désolées de ce site pourtant réputé comme l’un des plus beaux du monde. Il s’agit d’une petite île italienne, située à 200 kilomètres des côtes de la Sicile, entre Malte et la Tunisie. La publicité touristique peut mettre en évidence les eaux turquoise et le sable blanc de ce paradis méditerranéen. Elle n’en est pas moins durement bousculée par une réalité tragique. Lampedusa est devenue, ces dernières années, l’étape obligée de dizaines de milliers de réfugiés, qui voudraient gagner l’Europe, après avoir abandonné leurs terres africaines, surtout depuis le déclenchement du très ambigu « printemps arabe ».

À l’enchantement des privilégiés a succédé le cauchemar de la transhumance de ces pauvres immigrants illégaux, anxieux de pouvoir poursuivre leur voyage au-delà de l’accueil éphémère d’un centre de transit. Mais c’est le rapatriement dans leurs pays d’origine qu’ils risquent, après avoir bravé les dangers de la mer, tassés sur de fragiles esquifs, non sans avoir payé chèrement les passeurs qui organisent ce qu’il faut bien appeler un trafic de main-d’œuvre. Beaucoup ont laissé la vie dans ces périlleuses expéditions. Certes, les flux migratoires sont une des données de la mondialisation. Ils ne sont pas dédaignés par un système économique qui joue sur la réduction des coûts du travail, non sans déstabiliser le système des offres d’emploi. En même temps, des militants humanitaires soutiennent la cause de ces nouveaux prolétaires, qui trouveraient dans l’immigration la seule chance d’une promotion sociale et économique.

Que le pape François aille rendre visite à tous ceux qui cohabitent sur cette petite île ne saurait nous surprendre. C’est la vocation de celui qui s’est voulu, dès le premier jour de son pontificat, proche des pauvres. Ce faisant, il ira au-devant des difficultés réelles et de la complexité des situations concrètes. Le témoignage de sa présence rendra plus évident son engagement, en même temps que sa volonté de s’adresser à tous soulignera un des défis du monde actuel à un point névralgique et au carrefour des continents. L’Église ne peut se dérober à l’appel des détresses pas plus qu’elle ne peut ignorer la nécessité des régulations pour échapper à la violence des flux incontrôlés et à la logique anonyme des échanges de population.