Propos sur la justice - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Propos sur la justice

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La justice ! Elle est omniprésente dans notre actualité. En ce moment, c’est impressionnant, toutes ces affaires, toutes ces convocations devant le juge. Affaire Bettencourt, affaire Tapie, affaire Takieddine, affaire Cahuzac, et j’en passe. Je pourrais déborder sur d’autres terrains où la justice est aussi en cause, mais selon d’autres modalités. L’affaire Clément Méric pose encore des questions sur la façon dont se sont déroulés les incidents violents au terme desquels le jeune homme a trouvé la mort. Visiblement, l’emprisonnement du jeune Nicolas à Fleury-Mérogis continue à révolter les consciences, et tout d’abord ses amis qui continuent à monter la garde devant le ministère de la Justice, place Vendôme ou devant le Palais de justice sur l’île de la Cité. Et puis il y a le cortège sans fin des justiciables de toute sorte, puissants ou misérables, dont le sort est dans la main de magistrats dont l’autorité peut décider d’un destin.

Oui, c’est une grande responsabilité que celle qui consiste à rendre justice. Montesquieu, théoricien célèbre de la séparation des pouvoirs, disait de la justice qu’elle était le plus terrible de tous. On comprend pourquoi, dès lors qu’on a la moindre pratique des processus judiciaires. Ceux qui espèrent, en toute bonne foi, qu’il suffit d’entamer une procédure pour que le bien-fondé de leur plainte soit reconnu, risquent vite la désillusion, l’étonnement et bientôt la colère. Rien n’est simple, tout se complique rapidement dans ce qui se révèle être un parcours du combattant, de nature souvent très violente. Ce sont les séries américaines très centrées sur la scène du tribunal qui font le mieux apparaître cette violence. Et puis l’erreur judiciaire n’est pas une hypothèse imaginaire. Il serait trop cruel de revenir au bilan de ces fiascos, avec la condamnation scandaleuse d’innocents à qui l’histoire a rendu leur dignité, parfois à titre posthume.

Bien sûr, c’est une vision très pessimiste que je viens d’esquisser. Il faudrait la compléter en affirmant la nécessité absolue de cette justice, sans laquelle aucune vie sociale ne serait possible. Les hommes politiques, convoqués devant les tribunaux, ne manquent jamais de déclarer qu’ils font confiance à la justice de leur pays. On imagine le scandale et le désarroi, s’ils affirmaient le contraire. Problématique, faillible, la justice est la plus indispensable des institutions.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 27 juin 2013.