Si les images de Lourdes, dévastée par un torrent d’eau et de boue, sont passées en boucle sur toutes les chaînes de télévision, c’est bien parce que la ville mariale fait partie de l’imaginaire national, si ce n’est mondial. La symbolique de la grotte et de la Vierge posée sur le rocher est proprement inépuisable, d’autant que n’a cessé de monter vers Notre-Dame l’immense prière d’intercession d’un peuple à genoux. Bien sûr, il y a la plainte de la commune douleur humaine, mais remise avec tant de confiance à celle qui sourit et pardonne. Benoît XVI avait si bien exprimé cela lors de son pèlerinage de 2008, et le souvenir de Jean-Paul II, épuisé au terme de son existence terrestre, se réfugiant dans la maternelle protection, illustre encore la grâce inépuisable de Lourdes.
Pourtant, il y avait quand même quelque chose de brutal et même de blessant dans le spectacle des sanctuaires abîmés, de la grotte devenue inaccessible, de la basilique Saint-Pie-X envahie par les flots. Les médias se sont attardés sur le désastre, mais n’ont pas manqué non plus de montrer les débuts des travaux de nettoyage avec tant de bénévoles et puis la réouverture, les premières prières redites à la grotte, le premier Angelus avec l’évêque Mgr Brouwet. Certes, l’intérêt médiatique, avec la venue du président de la République, venait aussi de la dimension économique de la seconde ville hôtelière de France. Mais il y avait en plus l’importance d’un lieu qui renvoie à toutes les interrogations de la vie. Lourdes demeure, au travers des décennies, un lieu de ressourcement exceptionnel, de retour sur soi pour mieux s’ouvrir au mystère de Dieu. Lourdes est une grande paroisse, une « super-paroisse » où pèlerins explicites mais aussi touristes d’un jour accèdent à la miséricorde et à la paix.
Les images de ces jours derniers ont pu faire renaître au fond des cœurs l’écho de l’Ave Maria, un écho inoubliable avec le murmure innombrable des lèvres à l’unisson des cœurs. On me permettra d’associer à cette prière immense une intention spéciale pour notre ami Nicolas, injustement emprisonné à Fleury-Merogis. Que Marie lui vienne en aide dans son épreuve, qu’elle lui donne courage et persévérance, afin qu’il puisse renaître, au-delà de ces jours difficiles, meilleur et plus fort.