Ce qui est arrivé au Parlement est de l’ordre de l’impensable : non pas seulement une ignominie, non pas non plus un simple dérapage, mais un crime verbal contre la nation française et son peuple. Une provocation qui n’est autre qu’un appel au meurtre légal.
Un sénateur socialiste, Jean-Pierre Michel, a donc osé soutenir devant l’ensemble du Sénat l’étrange « étonnement » de son assistant parlementaire sur le réseau Touiteur. Qu’avait-il donc écrit qui me paraît dépasser l’entendement ? « Bonaparte tira des coups de canons face aux ennemis de la République ! #Valls devrait faire de même, concernant le #printempsfrancais ! »
Des coups de canon ? Contre qui ? Contre les manifestants pacifiques que furent et seront à nouveau les défenseurs de la seule famille qui soit et contre laquelle le gouvernement a déployé ses divisions de députés et de sénateurs, les défenseurs des droits des enfants en opposition au droit à l’enfant institué par les mêmes. Ce faisant, ils n’étaient dans le même temps que les vrais défenseurs de la République dont l’honneur a été offensé par les lois imposées à ces familles et à ces enfants.
L’assistant expliquera sans doute et joyeusement qu’il ne s’agissait que d’une plaisanterie et que donc le sénateur Jean-Pierre Michel lui a emboîté le pas en sautant dans ce train du plus naturel des humours et de l’hilarité la plus fondée. Et le sénateur Jean-Pierre Michel sera sans doute tout heureux, pour se disculper, de surenchérir en expliquant que si l’on ne peut plus rire en notre douce République rien ne va plus dans le sacro-saint pays de la liberté d’expression.
Oui, je pense qu’il aura raison de le dire, car enfin il ira honnêtement au bout de ce qu’il pense – car au fond cette « boutade » sacrilège est assurément le fond de sa pensée et l’expression de son désir. « Qu’on les massacre et qu’on n’en parle plus » !
Nous devons savoir. Cette affaire concerne donc la justice et non une simple anodinerie du gouvernement.
D’ailleurs si ce gouvernement et son parti se doivent de préciser ce qu’ils pensent d’un tel propos qui n’a strictement rien à voir avec un simple incident de parcours, il ne leur revient pas d’enterrer l’affaire. Désormais en effet, par la voie du sénateur Jean-Pierre Michel, nous nous trouvons en face d’une sorte de lapsus révélateur à l’échelle du Pouvoir socialiste.
Ce n’est pas en effet la première fois que se dévoile, par la brutalité et l’indécence de ses propos, cet homme politique lié au scandale que sont ses opinions concernant les « ennemis » qu’il décèle dans les rangs serrés des manifestants des 13 janvier, 24 mars, 5 et 26 mai, sans oublier les centaines d’autres manifs dans les régions de France. Singulière, décevante et perverse conception de la politique. Où l’honneur et la dignité, après de tels propos, de ce qui est censé être le plus haut service que les hommes peuvent rendre à leur peuple, à leur nation, au monde lui-même ?
N’a-t-il pas affirmé que la loi – en France ! – n’était rien d’autre que « l’expression d’un rapport de force » ? Qu’a-t-il osé dire ? À quels rapprochements nous oblige-t-il de penser ? En effet, c’est ce que pensaient les juristes du clown tragique sévissant à Rome et du « Furieux » allemand régnant à Berlin !
Le rapport de force électorale voulait-il dire ? Il eut fallu alors, et par prudence élémentaire, ajouter l’adjectif : pour le moins ! Non, je le supposais jusqu’ici, le rapport des armes ! Avec ce qui vient d’être dit, c’est bien à ce terrible « rapport » de force auquel les « visés » par ces « canons » sont contraints de se référer.
Ce sont des rodomontades, assurément, mais inacceptables parce que susceptibles d’être comprises par des faibles d’esprit – et Dieu sait que cette faiblesse court nos rues tels des virus à pattes ! Dans tous les cas, le sénateur bavard doit être considéré pour ce qu’il est devenu : un danger public et une honte vivante pour l’ensemble de la classe politique. Car il n’a fait l’objet, si je me souviens bien, d’aucune réplique de son parti comme de ses collègues, du moins d’aucune réplique satisfaisante.
La seule réplique satisfaisante que nous ayons à réclamer à la Justice aujourd’hui, c’est qu’il soit privé de son mandat. Que son élection soit invalidée et qu’il soit, quant à lui, à jamais déclaré inéligible.
Me voilà bon pour le Mur des cons.
Pour aller plus loin :
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.
- Promotion du don de gamètes : une campagne irresponsable de violation des droits de l'enfant
- Attention : les Etat-Unis sont dangereux pour les enfants.
- L’adoption homosexuelle devant la Grande Chambre de la Cour européenne
- Le faux et dangereux gambit de Coccopalmerio