L’Education nationale « ne souffre pas d’un manque de moyens ou d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants » : c’est la Cour des comptes qui exprime ce diagnostic.
Alors que le gouvernement a décidé d’embaucher 60.000 enseignants d’ici la fin du quinquennat de François Hollande, les Sages de la rue Cambon estiment que cette évolution est « déconnectée de celle des élèves ». Les résultats des élèves se dégradent lentement : la part des plus faibles s’est accrue de 26% en lecture et de 37% en mathématiques entre 2000 et 2009. Le système français est un de ceux où le poids des origines soio-économiques pèse le plus sur les résultats. L’écart entre les meilleurs élèves et les plus faibles est l’un des plus élevés de l’OCDE.
Etrange, le système français ne tient pas compte des profils des enseignants : en 2011, 65% des débutants du second degré ont été affectés dans des établissements difficiles ou comme remplaçants, contre 33% du reste des enseignants ! Dans l’Education nationale, constate la Cour des comptes, tous les postes sont considérés comme équivalents et tous les enseignants sont jugés également qualifiés pour les occuper. Curieuse abstraction, dont les élèves, et certains professeurs, payent le prix fort.
Pour aller plus loin :
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