Selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 14 février, il y aurait en France seulement « 100 000 couples de même sexe » ou encore : « 0,6 % des couples sont homosexuels ». Dans 6 cas sur 10, il s’agit de « couples d’hommes ». 43 % de ces personnes sont pacsées et seule une fraction des personnes incluses dans ce dernier pourcentage souhaitent se « marier ». S’il s’agissait de la moitié, le mariage homosexuel serait donc institué pour 43 000 personnes. Mais en vérité, les personnes homosexuelles qui souhaitent ce mariage pour elles-mêmes sont très rares…
Une chose est sûre, l’affirmation selon laquelle 300 000 enfants sont élevés, en France, par des « couples de même sexe » apparaît pour ce qu’elle est : une exagération visant à manipuler l’opinion.
Or, la tromperie n’est pas un facteur de paix sociale… Il n’est pas de bonne politique de prendre ses interlocuteurs pour des benêts. C’est ce qu’on peut reprocher au Conseil économique, social et environnemental. Il a refusé, le 26 février, de se saisir de la pétition de 700 000 citoyens lui demandant — conformément à une procédure prévue par la révision constitutionnelle de 2008, mais à ce jour encore jamais utilisée — de rendre un avis au sujet du mariage homosexuel. Mais les raisons alléguées par son bureau ne sont guère crédibles. D’autant moins qu’on a appris que son président, Jean-Paul Delevoye, a demandé un avis au cabinet du Premier ministre, juste avant de s’y conformer…
Comme il s’agissait d’une première, le bureau du CESE avait en fait tout loisir de créer une jurisprudence favorable aux pétitionnaires. Les avis des plus éminents juristes l’y encourageaient. Son refus est purement politique. L’habileté qui a consisté à s’autosaisir, dans la même décision, du même sujet, en laissant de côté les 700 000 pétitionnaires, risque de vider de sa substance la réforme qui ouvrait la saisine par un mouvement populaire. Le peuple n’est pas le bienvenu dans cette auguste assemblée. Jean-François Bernardin, ancien président de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie, a d’ailleurs démissionné du CESE dès le lendemain pour protester contre une décision qui « insulte les 700 000 pétitionnaires ». On ne saurait mieux dire.
On sent un raidissement d’un pouvoir qui agit au profit d’infimes minorités, en blessant une grande partie des Français qui restent attachés à la famille traditionnelle, d’autant plus peut-être que celle-ci donne de sérieux signes de faiblesse.
Le refus d’un vrai débat, avec de vrais interlocuteurs, est très grave, parce que la couche de mensonge et de mépris du peuple entourant le projet de loi Taubira est infiniment plus épaisse qu’on ne peut l’imaginer.
Certains croient que la loi s’arrêtera à ce qui est écrit dans le projet, c’est-à-dire à la reconnaissance d’un « mariage » pour les couples de même sexe. La question de l’adoption des enfants et celles, infiniment plus inquiétantes, de la Procréation médicalement assistée et de la Gestation pour autrui, restant comme en suspens, en attente d’une autre décision à venir. Or rien n’est plus faux.
Le fait d’employer le mot mariage pour les couples de même sexe n’est pas qu’une question de vocabulaire. Il a des conséquences juridiques immédiates qui ne sont même plus de la compétence de la représentation nationale.
Il existe en effet un droit européen qui s’impose à nous, avec une jurisprudence élaborée en faveurs des « droits homosexuels à la non-discrimination ». Dès que le mot mariage sera appliqué aux couples homosexuels, l’adoption et la PMA seront ouverts à ceux qui désirent des enfants, tandis que la gestation pour autrui (c’est-à-dire par mère porteuse) apparaîtra probablement comme la solution appropriée pour « rétablir l’égalité » entre les couples de femmes (qui peuvent se contenter de la PMA) et les couples d’hommes (qui devront recourir à la GPA). La jurisprudence nous y mène tout droit. Et même si cela ne concerne qu’une infime minorité, ce sont des principes aussi fondamentaux que l’interdiction de commercialiser son corps qui seront ainsi dynamités.
Voilà une des choses qu’on veut nous cacher en refusant un débat argumenté. Il en est d’autres, qui n’émergeront que si la mobilisation s’amplifie. C’est pourquoi il est tellement vital que le 24 mars prochain les Champs-Élysées ne soient pas qu’à moitié pleins…
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En illustration, la Une du supplément mensuel de notre confrère Témoignage chrétien. Ils prennent partie pour la loi Taubira. Ce n’était vraiment pas obligé.
http://www.temoignagechretien.fr/BOUTIQUE/TC-n%C2%B03529-+-Supplement-mensuel-/Default-246.xhtml
Pour aller plus loin :
- Pétition rejetée par le CESE : Le mépris appelle le mépris
- Le Gender pour tous et les droits des parents
- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- Quelles lumières de Dieu sur le couple et le mariage dans la crise actuelle ?