Prêtres pédophiles : Les signes de la Bête - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Prêtres pédophiles : Les signes de la Bête

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L’affaire des abus sexuels commis à l’encontre d‘enfants par des prêtres américains entre dans sa onzième année. C’est une série d’articles publiés en 2002 par le « Boston Globe » qui a mis à jour ce qui est devenu un scandale national. La diabolique réalité remonte bien entendu à un passé bien plus éloigné. Les dernières révélations faites sur l’archidiocèse de Los Angeles appellent une nouvelle fois à un effort d’explication aussi plausible que possible de ce cas particulièrement répugnant de ce que St Augustin désignait en parlant du « mystère du mal ».

Le 31 janvier dernier, l’archevêque de Los Angeles, José Gomez, a suspendu son prédécesseur à la retraite, le cardinal Roger Mahony, ainsi qu’un évêque auxiliaire en activité, Thomas Curry, de toute « responsabilité administrative ou officielle » (mais non de leurs devoirs de prêtre). Il ressort en effet de documents ecclésiastiques rendus publics qu’ils ont agi de concert pour faire obstruction à la justice en empêchant l’arrestation par la police de pédophiles avérés.

L’archevêque Gomez est un homme droit et courageux qui se trouve déjà confronté à bien d’autres défis à la tête de cet archidiocèse divisé et chaotique. Dans un communiqué public à propos des documents en cause, il a déclaré qu’il trouvait « ces dossiers pénibles à lire et brutaux. Le comportement qui transparaît est terriblement triste et malicieux. Ce qui était arrivé à ces enfants n’était pas excusable. Les prêtres concernés avaient le devoir d’être leurs pères spirituels et ils ont failli. »

L’archevêque ne s’est pas exprimé publiquement à propos des responsabilités du cardinal et de l’évêque auxiliaire, du même genre de celles qui ont conduit le cardinal de Boston, Bernard Law, à être assigné à résidence à Rome, ou sinon à s’exposer à l’humiliation publique de poursuites judiciaires pour avoir manqué à arrêter plusieurs monstrueux prédateurs. La décision prise par Mgr Gomez nous en dit suffisamment en attendant l’examen approfondi des documents en question.

La réaction du cardinal Mahony nous révèle aussi ce dont nous nous serions peut-être bien passés d’apprendre. Il s’est défendu en disant ceci : « Rien dans ma formation ou ma propre expérience ne m’avait préparé à traiter d’un tel problème. » Certes ! C’est le cas de beaucoup d’entre nous.

L’éthique était différente à l’époque – et pas seulement pour les catholiques. Selon un protocole officieux, les responsables religieux et la police s’entendaient pour éviter tout scandale concernant des membres du clergé.
Mais Mahony ne s’est pas arrêté là. Il est allé, fait extraordinaire, jusqu’à adresser une « lettre ouverte » à Mgr Gomez dans laquelle il écrit : « Vous avez été officiellement nommé notre archevêque le 26 mai 2010. Vous avez alors vu tout ce qui avait été fait au long des années pour la protection des enfants et des jeunes…Vous avez été officiellement consacré le 1er mars 2011 et vous vous êtes personnellement impliqué dans l’enquête de conformité de 2012 — qui avait conclu à notre conformité aux règles… Pas une fois ces quelques années vous n’avez posé de questions sur les politiques, pratiques et procédures relatives aux prêtres accusés de déviations sexuelles impliquant des mineurs. »

Ce qui est sans doute techniquement vrai mais ce genre de pointillisme légaliste n’est pas ce que l’on attend d’un membre de la haute hiérarchie en difficulté précisément pour ce type de tentative d’autojustification rationnellement argumentée. On aurait espéré une franche introspection morale.

Des catholiques de gauche ont à longueur d’année dénoncé la « culture cléricale » qui a permis d’étouffer les affaires, non sans quelque raison quoique pas dans le sens de discréditer le principe même d’autorité dans l’Eglise catholique.

A droite, on a l’habitude de blâmer la révolution culturelle des années soixante et le recrutement indifférencié d’homosexuels à la prêtrise. Si ces facteurs sont présents, ils sont loin d’expliquer toute l’affaire.

Le graphique qui figure sur le site de l’archidiocèse de Los Angeles, qui publie tous les documents disponibles sur les abus sexuels, laisse apparaître une forte progression entre 1968 et 1980, ce qui n’est pas surprenant. Ceci tend à aller dans le sens des conservateurs qui estiment que le relâchement des mœurs a aussi entraîné un surcroît d’agressions sexuelles à l’égard d’enfants. La réduction notable des incidents au cours des années suivantes est à porter au crédit du cardinal Mahony comme il l’a affirmé. Encore plus récemment, elle est due à la publicité donnée à ces affaires.

La surprise viendrait plutôt des années cinquante qui correspondent aux années pré-Vatican II. Selon certains rapports, jusqu’à dix pour cent des séminaristes de St Jean de Camarillo — le séminaire où a étudié le cardinal Mahony lui-même — sont connus pour avoir commis des abus sexuels. A quoi faut-il attribuer cela : à la culture cléricale pré-conciliaire ou à autre chose ?

De mes conversations avec des spécialistes de ces problèmes, je retiens que, selon certains, il est possible que l’on ait sous-estimé l’influence culturelle de l’optimisme américain des années d’après-guerre. L’Eglise catholique était alors en pleine expansion, avec un afflux de vocations, sans doute mal contrôlées, bien avant que l’après-Concile ne précipite les choses.

La paix et la prospérité n’ont donc pas rendu les hommes plus vertueux. Ces réflexions sont purement américaines et sociologiques, pas d’ordre philosophique ni spirituellement catholiques. Les statistiques des années 50, bien que déjà élevées, sont en outre minorées par le fait que plusieurs victimes sont mortes ou trop âgées pour s’être fait connaître.

Il est certes difficile de ramener un mal de cette nature et de cette taille à un seul élément d’explication. Mais il ne faut pas ignorer ces statistiques. L’optimisme est une tentation permanente.

Souvenons-nous du Psaume 49 : « L’homme dans son luxe ne comprend pas. Il ressemble au bétail muet ».

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/signs-of-the-beast.html


Les dénonciations d’abus pédophiles commis dans le passé par des membres du clergé ont atteint un pic en 2004 avec 800 cas rapportés, pour une moyenne durant la décennie de 600 cas par an, a indiqué le 5 février à Rome le nouveau procureur anti-pédophilie du Vatican, Robert Oliver.

Prêtres pédophiles : pic de dénonciations en 2004

http://www.fait-religieux.com/pretres_pedophiles_pic_de_denonciations_en_2004