On nous a annoncé la semaine dernière que désormais des mariages « gay » pourraient être célébrés dans la Cathédrale Nationale de Washington, située sur le hauteurs dominant la ville. Publiant cette décision, le Doyen de la Cathédrale insistait: « l’Église épiscopalienne 1 prie et travaille depuis plus de trente ans pour trouver la preuve de la bénédiction divine dans la vie des couples de même sexe.» Information complémentaire à prendre en considération.
Devons-nous en conclure qu’en trente ans l’Église épiscopalienne a fait davantage que son action pastorale pour tous et s’est penchée particulièrement sur la question d’accepter les « couples » homosexuels ?
Cette Église a-t-elle travaillé tout ce temps à se préparer pour accepter les mariages de même sexe ? Ou, à part le « mariage », a-t-elle pris le chemin d’accepter ces couples homosexuels sous des formes plus ou moins permanentes, provisoires, hors mariage ?
L’Église épiscopalienne a bien dû travailler là-dessus, mais la nouvelle annonce a certainement été déclenchée par la confirmation du droit au « mariage gay » à Washington 2. Passons la frontière quelques kilomètres au Nord de la Cathédrale: l’État de Maryland vient de légaliser les mariages homosexuels.
Mais à Bethesda 3, le jeune Mgr Edward Filardi a émis de l’église Notre-Dame de Lourdes un message plutôt différent de celui du Doyen de la Cathédrale [de Washington]. Mgr Filardi s’est fréquemment confronté aux courants gauchistes circulant dans sa propre paroisse. Il n’allait pas laisser passer un tel changement de mœurs comme s’il ne valait guère qu’on le remarque.
Il entame ainsi son bulletin pastoral : « Bienvenue à Sodome. Oui, c’est ce qu’est devenu le Maryland, … avec le même mépris pour la loi naturelle de l’amour humain.» :
Ce même mépris est désormais inscrit dans la loi de l’État. La complémentarité physique et les fonctions de vie de la femme et de l’homme, bases du mariage, en ont été évacuées. De plus, ceux qui ne pourraient se plier à cette définition dénaturée en raison de leurs activités personnelles ou professionnelles seraient passibles de « discrimination », et sanctionnés en conséquence.
Mgr Filardi poursuit, exprimant « une grande tristesse en voyant que tant d’auxiliaires de Satan qui se précipitent vers cette distorsion démoniaque du mariage sont des Catholiques, à commencer par le Gouverneur [du Maryland, état historiquement très catholique] Martin O’Malley. …. Prions pour qu’ils reconnaissent leur erreur et se repentent. »
Tandis que nous attendons ces aveux et, avec eux, la réparation, il est évident que les lois vont apporter des bouleversements culturels. Comme le relève Mgr Filardi, bien des citoyens seraient exposés à des sanctions en méconnaissant la légalité de ces « mariages » — par exemple un photographe qui refuserait de faire les photos de la cérémonie.
Mais alors que les vagues s’étendent, au-delà des questions des sanctions légales et des interdictions, la question va se poser sur nos façons d’être habituelles. Ainsi, la semaine dernière, sur la côte Pacifique, une amie rencontre à la sortie de la messe une de nos relations venue de Washington. Elle lui demande des nouvelles de son fils: s’est-il marié ? Oui, répond la maman en faisant quelques manières, un mariage de même sexe.
La réponse était donnée avec l’impression que la mère était tout-à-fait en phase avec la moralité qui fait maintenant surface, « de notre époque ». Pour nous autres, c’est encore un signal de ce qui nous attend. Comment réagir quand on nous invite virtuellement à confirmer par nos félicitations l’approbation de l’éthique annoncée — sinon nous faire étiqueter « réac » par notre réticence à participer au carillon ?
Mon amie s’est contentée d’un hochement de tête. Comme on dit, c’était un moment où on regarde plutôt la pointe de ses souliers, ne sachant que dire. Et donc il serait peut-être bon de réfléchir aux réactions que nous pourrions avoir selon de nouvelles règles d’étiquette pour les temps qui viennent.
J’ai laissé vagabonder mon imagination sur les réponses à donner quand on vous annonce un « mariage gay ».
« Oh, que c’est gentil! … Est-ce un « mariage ouvert »? » et si la personne vous demande de que vous entendez par là, vous pouvez expliquer: « sont-ils favorables à l’idée d’une troisième personne s’unissant à eux ? Après tout, il y a bien, dit-on, 500.000 foyers poly-amoureux dans le pays. Ces gens proclament leur amour mutuel qui n’est pas limité à un couple.
Comment réagiriez-vous si on vous suggérait d’approuver leur amour par le mariage ? » Interdirait-on à une femme de s’unir à deux hommes ? Serait-ce une forme nouvelle de machisme ? La polygamie fait actuellement son retour dans le Sud-Ouest. Vous sentiriez-vous menacé si ces gens rétablissaient cette forme antique de mariage ?
La réponse ne saurait être, insistons bien là-dessus, que : « le mariage ne concerne que deux personnes. » Car il y a bien longtemps que c’est entendu, et s’il faut mettre les points sur les « i », la seule et unique formulation est : « le mariage, un homme et une femme ».
Alors, avant de chercher d’autres arguments pour d’éventuelles réponses, je reste persuadé que « tout finira bien ».
Hadley Arkes
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/notes-for-the-etiquette-of-a-new-age.html
Tableau : La destruction de Sodome et Gomorrhe – John Martin, 1852.
http://penser-le-genre-catholique.over-blog.com/article-peut-on-marier-les-homosexuels-dans-les-eglises-113613399.html
Pour aller plus loin :
- Savoir-vivre et "sens des autres".
- Le péché mortel le plus mortel de nos jours
- Cher Claude-Henri Rocquet, très cher ami, ce 4 avril 2016, douze jours après ton départ pour la Maison du Père,
- Faire pénitence de nos jours.
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?