Après le 13 janvier : la révélation des cœurs - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Après le 13 janvier : la révélation des cœurs

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Après un événement de la dimension de celui de dimanche, on est forcément un peu groggy, sonné. On est rempli du sentiment que quelque chose de grand, d’essentiel vient de se passer, sans être toujours en mesure d’en prendre la dimension exacte. Revenons quelques mois en arrière. Tout semblait « plié ». Le gouvernement, les cercles du pouvoir prétendaient que leur réforme du mariage non seulement passerait sans accroc, mais qu’elle constituerait une sorte de passage symbolique et même merveilleux (j’ai entendu le mot) à un autre stade d’humanité. Les initiés ne pouvaient imaginer qu’on pourrait refuser un tel progrès, une telle avancée sociale. Ceux qui avaient le front de s’opposer au projet était regardés de haut, méprisés. Il fallait voir comment certains journalistes vedettes accueillaient les oiseaux rares qui récusaient, pour parodier Alexandre Zinoviev, l’avenir radieux du mariage gay et de la transgression des différences.

En quelques mois, le climat a complètement changé à cause de la résolution de quelques personnes engagées, avec une prise de conscience progressive qui a révélé à l’opinion les véritables coordonnées de cette révolution sociétale. Oui, le débat commence à avoir lieu, ce débat dont on ne voulait pas, parce qu’aux yeux du pouvoir il était inutile à propos de notions aussi évidentes.

Ce débat a donné lieu lundi sur le plateau d’Yves Calvi sur France 2 à une émission d’une rare intensité, où les champions des deux camps ont pu aller presque au bout de leur argumentation et de leurs convictions. Je dis presque jusqu’au bout, parce qu’Yves Calvi a interrompu la discussion au moment précis où les deux championnes du mariage dit « pour tous » révélaient leurs sentiments ultimes. Najat Vallaud-Belkacem avouait en fait que la différence sexuelle n’avait plus d’importance à ses yeux, que les rôles de père et de mère étaient désormais indistincts. Quant à Barbara Pompili, député verte, elle avouait qu’elle soutenait la cause de la gestation pour autrui, ce qui n’était jamais que la conclusion la plus logique d’un processus d’égalité. En somme, un enfant quand je le veux, comme je le veux, avec tous les moyens possibles. Enfin, c’était la révélation des cœurs et un excellent abbé Pierre-Hervé Grosjean pouvait faire intervenir la voix du bon sens supérieur, qui est celle du cœur. Un enfant a besoin d’un papa et d’une maman et il sait parfaitement ce qu’il doit à l’un et à l’autre.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 16 janvier 2013.