Ce sont les paroles de Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui. Nous sommes tous très occupés en ce moment, mais quand on est responsable, on libère du temps pour ce qui est important. Et ceci est important.
Nous vivons entre la Première Venue du Christ pour racheter le monde et la Seconde Venue du Christ pour juge1. (Prière sur les Offrandes). L’Avent, c’est le moment propice pour comprendre à nouveau ce mystère afin que nous puissions « aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur » (Collecte).
Quand la Vraie Religion est une marque de vêtements et la Philosophie une ligne de cosmétiques, nous savons qu’il nous faut retrouver le sens des paroles. L’Avent est un moment propice pour s’y mettre.
Dans le Psaume de la Messe d’aujourd’hui, nous chantons (ce sont donc nos propres paroles) : « Dirige moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. » Nous chantons cette prière dans la liturgie communautaire de l’église. C’est là que la vérité est dite. C’est là que nous apprenons ce qu’est la vérité et comment la pratiquer dans la vie quotidienne.
Environ la moitié des Catholiques des États-Unis ne croit pas l’Église sur les questions majeures. Nous verrons un autre jour pourquoi il en est ainsi.
Mais sans nous laisser distraire par l’obsession pour les rectifications qui passent pour du dialogue, nous pouvons affirmer : « Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ; à ceux-là, il fait connaître son alliance »(Psaume). Remarquez, à nouveau, la confrontation avec la vérité qui a lieu dans la communauté de l’Église.
Tout comme d’autres mots ont été dépouillés de leur transcendance, il en est de même assurément pour le mot « église ». L’Avent est un temps propice pour redécouvrir ce que l’Église veut dire par « église ».
Loin d’être un rassemblement arbitraire pour plaire à un Dieu distant, Vatican II dit « L’Église (est), dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. » (Lumen Gentium) 2
Si notre communauté particulière n’est pas un tel signe alors peut-être ferions-nous bien de nous retrousser les manches et de nous mettre au boulot. L’union avec Dieu existe dans l’Église Catholique et ce sera un signe de cette union d’autant plus que nous travaillerons sur toutes les facettes de la vie communautaire de l’Église.
La Bénédiction Solennelle d’aujourd’hui demande à Dieu que « Au cours de la vie présente, qu’il rende ferme votre foi, joyeuse votre espérance et constante votre charité. » Ce sont là des vertus qui grandissent quand nous nous mettons en relation avec les autres dans les bancs de l’église et dans nos quartiers. Dieu n’est pas distant, mais il est au travail par nos voix et nos mains. N’est-ce pas !
L’Avent est un temps pour la réflexion et la prière – étrange donc qu’il devienne le temps le plus agité de l’année. D’abord ce sont les paroles qui perdent leur signification transcendante, et maintenant il en est de même pour le temps de l’Avent.
Nous nous dirigeons ver la célébration de la Nativité du Seigneur et donc il y a nécessité de prier, réfléchir, réparer les pots cassés. La lecture peut nous aider à accomplir cela.
Le Bréviaire est particulièrement riche en ce temps de l’année.
Il y a le tout dernier livre du Pape Benoît XVI.
Et pour ajouter une dimension qui se perd trop facilement, il y a le livre de Robert Royal, Les Martyrs Catholiques du XXe siècle.
Je mentionne cette dernière œuvre à cause de la forte tendance au sentimentalisme mielleux qui se substitue à la religion en ce temps. Nous croyons cependant, que Dieu est venu dans le monde en Jésus-Christ pour affronter le mal.
Ce livre aide à comprendre pourquoi Jean-Paul II pensait que le XXe siècle était en vérité le siècle des martyrs – et tant pis pour le mythe du progrès humain, sauf au sens technologique le plus stérile.
Il y a un très fort caractère public dans le Catholicisme. C’est un Catholicisme qui n’est pas nominal mais une marque quotidienne de ma présence publique et de la vôtre. C’est un Catholicisme qui ne se réduit pas à aller à la messe le dimanche même si cela est d’une grande importance.
Aujourd’hui, dans la seconde lecture, Paul prie « afin de renforcer vos coeurs ». Il dit également : « Vous devez vous conduire pour plaire à Dieu et c’est ainsi que vous vous conduisez ; faites encore de nouveaux progrès. » 3
Et enfin il y a à nouveau la mention de l’instruction : « vous savez , en effet, quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus ». Il dit de la communauté qui travaille comme elle le devrait, qu’elle est l’assemblée réunie par l’Esprit de Dieu pour entendre la Parole de Dieu.
C’est alors seulement que la communauté peut rendre un véritable culte : « Accepte, Seigneur, nous t’en prions, ces offrandes que nous t’apportons. » (Prière sur les Offrandes). Cette prière est dite après la Liturgie de la Parole, temps d’écoute de la Parole de Dieu et d’instruction. Alors « le Seigneur donnera sa bénédiction et notre terre donnera son fruit » (Antienne de Communion). 4
Saint Avent !
Bevil Bramwell est prêtre Oblat de Marie Immaculée et enseigne la théologie à la Catholic Distance University. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université de Boston et travaille dans le domaine de l’ecclésiologie.
Tableau : Ange du Jugement Dernier par Wassily Kandinsky (1911)