Les martyrs oubliés du Tibet, chronique d'une rencontre manquée (1855-1940) - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Les martyrs oubliés du Tibet, chronique d’une rencontre manquée (1855-1940)

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C’est un extraordinaire livre d’aventures que nous donne à nouveau l’historienne Françoise Fauconnet-Buzelin. Il fait le point sur ce que l’on sait vraiment sur la vie de 11 prêtres français des Missions étrangères de Paris, qui sont morts en martyrs au Tibet entre 1854 et 1949, de Nicolas Krock (35 ans) à Maurice Tornay (39 ans), en passant par Augustin Bourry (27 ans), Gabriel Durand (30 ans), Jean-Baptiste Brieux (36 ans), Henri Mussot (50 ans), Jean-André Soulié (47 ans), Pierre-Marie Bourdonnec (46 ans), Jules Dubernard (64 ans), Théodore Monbeig (38 ans) et Victor Nussbaum (57 ans). Des vies courtes mais bien remplies. Tous ont déployé une énergie folle pour tenter d’implanter la foi chrétienne dans ce royaume païen, recueillant bien souvent l’indifférence et plus souvent encore une solide jalousie du clergé bouddhiste qui s’employa à les bouter dehors de toutes les manières et surtout par la violence la plus brutale.

Ces prêtres courageux, cultivés et intelligents n’étaient pas toujours parés de vertus politiques propres à nous séduire aujourd’hui. L’indépendance du Tibet et le rôle éclairant du dalaï-lama que notre Occident révère étaient le cadet de leurs soucis et ils fondaient plutôt des espoirs — qui nous semblent au mieux contre-productifs — dans les avancées de la colonisation anglaise au nord de l’Inde — que ce fût aux dépens des Russes ou des Chinois — ou bien dans les avancées de l’administration des mandarins aux dépens de celle des lamas… Ou comment se faire détester par tout le monde, sauf d’une toute petite et humble minorité. On comprend que Françoise Fauconnet-Buzelin se démarque de toute hagiographie pour éclairer, à la lumière des connaissances les plus actuelles, ces vies entièrement données où l’on voit des prêtres déguisés en improbables mandarins traverser d’immenses contrées en proie à des conflits qui font presque à chaque fois plusieurs millions de morts…

Et pourtant, il n’est pas dit que le sang de cette dizaine de martyrs restera quantité négligeable.

Là encore il a été semence de chrétiens et, outre les micro-chrétientés qui ont pu subsister aux frontières du Tibet, un véritable mouvement de conversions a pu être constaté dans l´État indien d’Arunachal Pradesh après 1975, qui doit beaucoup au souvenir du martyre de Nicolas Krick et Augustin Bourry et est prometteur pour toute la région…

http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=9645