Le 6 novembre, jour des prochaines élections 1, certaines compétitions et certains scrutins d’États devraient être suivis à la loupe par les catholiques. 2 Voici un échantillon de questions importantes.
Sénat de l’État de New York : en 2011 le chef de la majorité (Républicain) du Sénat rompait son engagement et autorisait un vote à main levée aboutissant à la légalisation du mariage de même sexe. Quatre Républicains (dont trois baptisés catholiques), qui avaient bénéficié du soutien du Parti Conservateur de l’État de New York se sont reniés et ont apporté les voix nécessaires à l’adoption de cette loi. Le Président du Parti Conservateur, Mike Long, avertit alors les législateurs que quand viendrait la course aux investitures du Parti une pierre d’achoppement serait le mariage traditionnel : « Vous ne vous déclarez pas pour le mariage traditionnel, vous n’avez pas l’investiture du Parti. C’est parfaitement clair. » Fidèle à sa parole, Long veilla à empêcher la candidature de ces quatre sénateurs à leur réélection cette année… le résultat probable sera la perte de la majorité au Sénat de l’État.
Maryland : le Gouverneur Martin O’Malley, baptisé catholique, a promulgué le 1er mars 2012 la loi sur le mariage civil autorisant le mariage de personnes de même sexe, à partir du 1er janvier 2013. Cette loi, vigoureusement combattue par Mgr Edwin O’Brien, alors archevêque de Baltimore, était cependant soutenue par des dissidents se disant « catholiques pro-Égalité ». Ce groupe erratique proclamait que « la loi non seulement améliorerait les conditions d’existence des couples de lesbiennes, et gay et de leurs enfants, mais aussi des familles catholiques dans tout l’État ». Lors des élections du 6 novembre un référendum donnera aux électeurs du Maryland la possibilité de rejeter ou maintenir cette loi.
Les clergés des différentes Églises sont dispensés par la loi de célébrer des mariages contrevenant à leurs croyances religieuses « chaque croyance religieuse contrôle seule sa doctrine relative au mariage »; la Conférence catholique du Maryland appelle à voter NON [au « mariage gay »], alertant les électeurs sur le risque d’être induits à redéfinir le mariage tout en croyant protéger la liberté de culte.
Alors que des consultations analogues sur le mariage homosexuel se tiendront dans le Maine (Nord de la côte Atlantique), le Minnesota (Nord de la Prairie) et le Washington (Nord de la côte Pacifique), tous les yeux des « pro-mariage gay » seront braqués sur le Maryland, siège du premier diocèse des États-Unis. Ils souhaitent que ce soit le premier État du Sud (allusion à la guerre de Sécession) à adopter le mariage gay par les urnes.
Des personnalités nationales ont envahi l’État du Maryland pour soutenir le mariage gay, y-compris le Révérend Al Sharpton (Pasteur pentecotiste, ancré à gauche). Le Maire de New York Michael Bloomberg, qui a déversé une masse d’argent pour corrompre des Républicains récalcitrants et faire passer son texte sur le mariage gay, inonde maintenant le Maryland : 250.000 dollars pour la publicité en faveur du mariage gay.
Massachusetts : la question « Mourir dans la dignité » sera proposée au vote. En cas d’approbation, un patient dont le médecin pronostique le décès dans moins de six mois pourrait se faire donner une drogue létale. Ce patient devrait être en pleine possession de ses moyens intellectuels et « avoir par deux fois exprimé ce souhait par écrit. » La première demande orale devrait être formulée quinze jours avant la confirmation écrite et le seconde demande orale. Les proches parents pourraient être impliqués dans cette procédure de suicide. Ils pourraient participer à la rédaction des documents « pourvu que l’un des témoins ne soit ni parent ni allié, ni proche par mariage ou adoption du patient. » La Conférence catholique du Massachusetts a condamné ce texte, précisant que ce serait priver toute une catégorie de citoyens de la protection et de l’amour qui leur sont dus par l’État comme par leurs proches.
S.E. le Cardinal Sean O’Malley, de Boston, déclare: « vieillissant et malades, et tentés de tout lâcher, nous avons besoin de l’entourage des gens qui demanderaient « comment vous soulager? ». Nous méritons de vieillir dans une société nous accordant respectueusement soins et assistance, apportant un soutien authentique pour nos derniers jours.»
Floride: deux des onze amendements à la constitution (de l’État) soumis au vote de 2012 devraient retenir l’attention des Catholiques.
L’amendement N° 6 interdit l’attribution de fonds publics à l’avortement, « sauf obligation fédérale ou danger mortel pour la mère. » Il précise que la Constitution de l’État de Floride « ne saurait être interprétée comme accordant des droits à l’avortement plus larges que ceux donnés par la Constitution des États-Unis. »
L’amendement N°8, s’il est approuvé, abolira l’amendement « Blaine » qui, en Floride, interdit toute subvention directe ou indirecte de l’État au profit d’Églises ou institutions religieuses. En cas d’approbation « nul, individu ou personne morale, ne sera écarté ou privé de subventions au motif d’appartenance ou croyance religieuse. »
La Conférence Catholique de Floride soutient ces deux amendements.
Les compétitions électorales et les référendums que j’ai cités méritent une attention particulière de la part des Catholiques vivant dans ces États.
Chaque bulletin comptera dans ces élections qui aideront à rétablir le paysage moral de notre pays.
Tableau : Élection dans un comté – George Caleb Bingham, 1852.
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/races-and-initiatives-catholics-should-watch.html
- NDLR : Les problèmes posés à nos amis Catholiques Américains ressemblent beaucoup à ceux qui nous assaillent actuellement. Les urnes leur seront bientôt ouvertes ; formons le vœu d’une renaissance de l’esprit catholique dans la politique, et que cet esprit nous touche tous par une contagion bienfaisante
- NDT: le vote désigne d’abord les grands électeurs qui éliront le Président des États-Unis, mais d’autres scrutins sont organisés en même temps, élections locales, referendums dans certains États, etc.
