Face à ce qui s’est passé à Strasbourg, face à la révélation d’un projet d’attentats contre les associations juives, face à l’arrestation de douze jeunes délinquants radicalisés, près aux pires violences, on se sent d’abord comme paralysé. Ce qui dépasse la mesure commune, ce qui dépasse le rationnel ne peut que provoquer la stupeur. Ou la colère bien sûr, la révolte contre l’insupportable. Cette révolte que toute la France a ressentie au moment des crimes de Montauban et de Toulouse et de la révélation du cas Merah, de ce type de personnalité qui défie nos sentiments d’humanité. Mais qu’importent colère et révolte, lorsqu’il faut réagir au plus vite et que cela réclame des moyens de police, de renseignement, d’intervention immédiate. L’État se doit de protéger tous ceux qui sont menacés, et on ne peut qu’être solidaire avec les autorités de la communauté juive qui demandent la protection de tous les lieux menacés.
Ce n’est que dans une phase seconde que l’on peut procéder à une réflexion plus approfondie sur le phénomène pour comprendre comment des jeunes gens peuvent en arriver là. Il faut alors faire très attention pour ne pas tout mélanger. Ceux qui adhèrent à l’idéologie salafiste ne sont pas forcément des terroristes en puissance. Le fanatisme s’est emparé de jeunes très engagés dans la délinquance et s’il est vrai que leur conversion à l’islam, pour certains dans le cadre de la prison, les a déterminés à un engagement de nature criminelle, ce ne sont pas les catégories religieuses qui rendent compte de leur folie. C’est pourquoi il est un peu dérisoire de faire prévaloir les valeurs de la laïcité pour contrer leur dérangement profond. Pour respecter les valeurs, les lois, les codes de la cité, il faut avoir la raison en soi, la raison commune. Et ceux qui sont prisonniers d’une sorte de possession hallucinée sont incapables de l’acquérir. Peut-être faudrait-il qu’il soient d’abord capables de saisir que les vertus de la religion permettent le discernement du bien et du mal. Les possédés doivent être exorcisés de leurs démons intimes. Il y faudrait toutes les puissances de l’éducation, de la culture et de la sensibilisation au sacré. Il y faudrait une cité toute entière rassemblée pour la sauvegarde de sa jeunesse.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 9 octobre 2012.
Pour aller plus loin :
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- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
- Dénoncer les abus sectaires dans la vie consacrée et passer l’épreuve en union au Christ Epoux