Sister Act, la joie en actes ! - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Sister Act, la joie en actes !

Dans cette rentrée morose, faites une pause ! Courez voir « Sister Act », le musical au succès mondial. Enthousiasmant… c'est-à-dire « plein de Dieu » et plein de joie.
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Vingt ans après le succès surprenant du film à petit budget qui a connu une gloire planétaire grâce à Whoopi Goldberg sa délirante héroïne, Sister Act1, le musical, s’installe à Paris, au théâtre Mogador. Sous la houlette de Stage Entertainment, qui a déjà produit entre autre Cabaret et Mamma mia, ce spectacle pêchu dégage aussi un « supplément d’âme » qui rend chacun meilleur.

Créé à Londres en 2009 au London Palladium, il recueille les suffrages d’un million de spectateurs en 600 représentations. C’est à Alan Menken, le compositeur des mélodies inoubliables de La Belle et la Bête, Aladin ou La Petite Sirène, que l’on doit tous les tubes qui émaillent cette comédie musicale, laquelle marie sans vergogne grégorien, negro-spiritual et disco ! Avec cinq nominations aux Tony Awards et des créations en cours au Japon, en Australie, au Brésil, en Corée du Sud, Sister Act n’a pas fini de bousculer le ronron compassé de nombre de nos liturgies dominicales.

En soi, l’argument relève du choc improbable entre deux univers destinés à s’ignorer, n’étaient les voies divines aussi « impénétrables » que surprenantes. L’héroïne, la jeune et pulpeuse Dolores Van Cartier (« comme les bijoux ! », un pseudo à la hauteur de ses ambitions !), diva black du disco, tente de percer en chantant dans un bar louche des bas-fonds de Philadelphie, dans les années 70. Le tenancier des lieux, Curtis (interprété par le très convaincant Barry Johnson), aussi Afro qu’affreux, lui fait miroiter des faveurs à venir tout en profitant dès aujourd’hui des siennes… Témoin d’un règlement de compte sanglant dont ce dernier est l’auteur, la malheureuse cherche refuge au poste de police. Or l’officier qui la reçoit n’est autre qu’un copain de lycée, amoureux transis, affublé du surnom peu glamour de « Teddy la Sueur » tant ses émotions ont d’impact sur ses glandes sudoripares ! L’humour et la farce ne sont jamais loin et font bon ménage avec la gravité des enjeux soulevés par le livret, à savoir, la Foi a-t-elle encore un avenir en ce monde submergé par les vagues de la sécularisation ?

Afin de soustraire son témoin à une vendetta certaine, Teddy a l’idée saugrenue de cacher Dolores dans le couvent voisin de Notre-Dame des Anges. Hélas, en perte de vitesse, la communauté religieuse doit être dissoute sous peu et les murs de l’église vendus à deux membres d’une « autre communauté » moins priante, mais plus gay !

La Mère Supérieure, finement cam­pée par Carmen Ferlan, adjure Dieu de faire un miracle pour sauver son petit troupeau de la dispersion… et c’est Dolores qui sonne à la porte, cuissardes violettes et paillettes à gogo, mettant le feu au couvent en prenant les commandes de la chorale ! Kania, jeune métisse gironde et vocalement très talentueuse, prête à la pétulante Dolores son énergie et sa spontanéité. « Traînant tous les cœurs après soi »,  elle devient la bête noire (!) de la Supérieure qui n’arrive pas, dans ce charivari qui bouscule sa conception de la Foi et de la liturgie, à reconnaître en elle « l’ange » envoyé pour sauver son église. Cependant, le succès est tel que les médias s’en mêlent et Dolores, malgré son voile de nonne, est débusquée par l’infâme Curtis…

En puisant pour les décors dans la richesse des vitraux de nos cathédrales et dans la variété des couleurs liturgiques, violet, vert, rouge, blanc, or et argent, la mise en scène de Jerry Zaks, (relayée pour la France par Caroline Brouwer), quoique gentiment irrévérencieuse, est cependant profondément respectueuse des valeurs chrétiennes d’accueil et de solidarité. à bien y regarder, ce spectacle est une adaptation aussi inattendue que réussie du « Fils prodigue ». Tandis que les circonstances obligent la « brebis perdue » à revenir à la maison du Père, qui grâce à elle s’emplit de « chants et de danses »(Luc 15, 25), le « Fils aîné », sous les traits de la Mère Supérieure, s’indigne de telles manifestations de joie. Car Dolores, qui ne mâche pas ses mots pour montrer son peu de goût pour le fait religieux, finit elle aussi par être touchée par l’amitié et la confiance dont les sœurs l’entourent au point, une fois retournée dans le monde, de revenir vers cette famille devenue la sienne et qu’elle baptise « Sister Act ». à juste raison car les nonnes se dévoueront avec malice et courage — Mère Supérieure incluse — afin de la soustraire à la vindicte de Curtis et de ses sbires.

On assiste ainsi à une mutuelle conversion des cœurs dont le spectateur ressent les effets. Si la standing ovation finale va bien sûr à la troupe si talentueuse et si soudée, elle traduit aussi l’envie qu’on ressent de se laisser aller à cette communion qu’on a éprouvée au rythme irrésistible des negro-spirituals. « Soyez toujours joyeux ! » dit l’apôtre. Sister Act traduit avec brio cette joie en actes !

  1. Au théâtre Mogador

    Réservations :

    – par téléphone : 0 820 88 87 86 (0,12 e la minute)

    – Sur internet : www.sisteract.fr