Nous nous approchons à grande vitesse du cinquantenaire de l’ouverture du Concile Vatican II et donc de l’inauguration de cette année de la Foi que le Pape a voulue pour célébrer l’anniversaire du concile. Il faut espérer que ce sera l’occasion pour nous autres catholiques de relire les grands textes conciliaires dans la seule perspective vraiment profitable qui est celle de la croissance de la foi, celle qui fait grandir le royaume de Dieu en nous. J’entends les choses très concrètement. Il ne suffit pas de prononcer quelques mots ronflants comme esprit du concile, ouverture au monde et même aggiornamento pour être au diapason de l’enseignement des textes. Il convient d’étudier ceux-ci dans leur cohérence et conformément à leur finalité.
Prenons par exemple Gaudium et Spes, la constitution qui concerne la vision chrétienne du monde. Comme l’explique dans un remarquable entretien à la Nef le cardinal Ouellet, elle est toute centrée sur le Christ qui est la véritable référence de l’homme, celui qui donne sens à son existence. Et quelle prescience prophétique ! Ce qui est dit du mariage notamment et qui constitue un étonnant progrès dans la réflexion sur la nature de ce sacrement. Des définitions juridiques habituelles on est passé à la réalité d’une communauté de vie et d’amour qui anticipe sur toutes nos problématiques actuelles. C’est comme si les Pères conciliaires avaient mystérieusement pressenti comment la question du couple et des enfants allait dominer les décennies suivantes. Le Magistère, notamment avec Paul VI et Jean-Paul II, allait en tirer toutes les conséquences qui se déploient aujourd’hui dans une pastorale à l’échelle de l’Église universelle.
Ceux qui prétendent que sur ce terrain l’Église catholique serait en retard n’ont pas compris combien, au contraire, elle était en avance et qu’elle proposait à tous le Salut. Le Salut ce n’est pas seulement la vie future, celle d’après la mort. C’est celui qui concerne la vie présente. Le Salut c’est la sortie de nos impasses et de nos labyrinthes pour construire ce qui fait vivre, grandir, apporte la joie et la cohérence aux familles et permet aux enfants de ne pas considérer l’avenir comme absurde. C’est la grâce de la foi que de pouvoir construire la vie, en échappant à tous les pièges qui détruisent et font mal aux innombrables victimes du désamour.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 6 septembre 2012.
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