A une période d’anniversaires, en voici un qui s’approche à grands pas : il y a 10 ans, le 4 août1, un rassemblement s’est fait à Pittsburgh pour voir le président Georges W. Bush signer The Born-Alive Infants’ Protection Act 2.
Ce projet de loi avait été étiqueté « le plus timide premier pas » de tout ce qui a été fait concernant l’avortement car il cherche à protéger l’enfant qui survit à un avortement. Aux côtés de M. Bush, il y avait le sénateur Rick Santorum qui avait présenté ce projet de loi au sénat et le représentant de l’Ohio Steve Chabot, qui l’a défendu au parlement.
J’ai été invité à la signature car j’avais défendu ce projet de loi depuis que j’avais rédigé un argument en ce sens pour George Bush senior. Il y avait aussi l’évêque de Pittsburgh, le révérend Donald W. Wuerl, Gianna Nessen, une jeune femme engagée ayant survécu à un avortement salin, le Dr Watson Bowes, notre expert en protection des mères et Jill Stanek, la courageuse infirmière qui a dénoncé les avortements « né vivant » pratiqués au Christ Hospital d’Oak Lawn, dans l’Illinois : après la délivrance, le bébé était abandonné dans le local à déchets pour y mourir.
Nous avions pensé, à tort, qu’il n’y avait qu’une poignée de ces cas. Le projet de loi était principalement à visée éducative, destiné à introduire ce prémisse dans la loi : même les enfants destinés à l’avortement méritent la protection de la loi. Nous n’avons jamais caché notre intention de continuer sur cette lancée, pour demander quelle différence cela ferait si ce même enfant était plus jeune de de cinq minutes, cinq jours ou cinq mois.
Donnez-nous ce prémisse – que cet enfant est une personne et de ce fait protégé par la loi – et nous pouvons défaire la position « pro-choix ».
Naturellement, l’autre camp s’en est immédiatement aperçu, et dès le début des audiences à la Chambre, certains de nos amis furent stupéfaits quand la National Abortion Rights Action League ( une association nationale de défense du droit à l’avortement) s’est opposé à ce projet de loi destiné à protéger un enfant né vivant.
Mais ce qui était marquant, c’est le fait que l’opposition comprenait beaucoup mieux la portée de cette modeste mesure que certains de nos alliés, parce qu’ils discernaient le principe qui était au cœur.
Comme je l’ai déjà dit, nous croyions que nous traitions d’un phénomène marginal. Mais après les interviews de Jill Stanek à la radio, des infirmières ont commencé à appeler de différents points du pays pour rapporter que ces « procédures » existaient depuis longtemps dans leurs hôpitaux. Jill Stanek pensait que ce mode d’avortement pourrait devenir préférentiel, car le plus sûr médicalement parlant : pas d’instrument introduit dans le corps de la mère, pas de danger d’infection dû à la rétention dans l’utérus de morceaux de l’enfant.
Quand nous nous sommes réunis pour la signature, le président Bush a déclaré que c’était <
Je croyais que cela aurait pu être le projet de loi le plus facile à commenter pour lui. Il aurait pu se rendre dans des endroits comme le Connecticut et le New Jersey, où les républicains sont férocement pro-avortement et dire : « nous pouvons certainement approuver cette simple mesure. » Mais M. Bush n’a jamais approuvé ce projet de loi.
En vue d’éviter les résistance, premièrement du président Clinton et ensuite des sénateurs démocrates, les initiateurs de ce projet de loi ont supprimé les pénalités en cas de défaillance à procurer des soins à un nouveau-né ayant survécu à un avortement. La ligne était clairement d’un projet de loi « éducatif ».
Quoi qu’il en soit, nous avons maintenant un statut. Et pour cette seule raison, toute clinique ou hôpital qui héberge « l’avortement avec naissance vivante » peut perdre son exemption de taxe, parce que cette procédure est clairement « contraire à la politique de santé publique ».
Bien plus, la dite clinique ou le dit hôpital pourrait perdre des fonds fédéraux, et pratiquement tous les hôpitaux dépendent d’une façon ou d’une autre des fonds fédéraux. En raison du Emergency Medical Treatment and Active Labor Act, un hôpital est tenu de fournir une aide médicale d’urgence à toute personne s’y présentant ayant besoin de soins.
Cela a nécessité toute l’habileté et les qualités de persuasion de deux de mes anciens étudiants, Eric Treene (du ministère de la Justice) et Paula Stannard, conseillère juridique adjointe au Healthe and Human Services (HHS), pour convaince les gens d’HHS que tout enfant ayant survécu à un avortement était de ce fait une personne (ou un patient) sous la responsabilité de l’hôpital.
Cet anniversaire est un jalon empreint de mélancolie. Car cette si simple loi pourrait être le plus puissant levier que puisse utiliser le gouvernement fédéral pour détourner les hôpitaux et cliniques de la pratique de l’avortement. Et l’administration Bush n’a fait qu’une timide tentative dans ce sens.
Rajouter des pénalités à la loi pourrait, selon Mitt Romney, procurer l’outil que Georgen Bush a laissé inemployé : une loi désarmante par sa modération, même si elle remet puissamment le sujet de l’avortement sur la scène publique.
Et en cette même période, un événement que les gens devraient trouver renversant : le seul démocrate de stature nationale qui s’est opposé à la loi pour protéger les enfants survivants des avortements siège actuellement à la Maison Blanche.
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Hadley Arkes est professeur de jurisprudence à Amherst College et directeur du centre Clarement pour la jurisprudence de la loi naturelle à Washington.
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/an-anniversary-with-lingering-hopes.html
Photo : Le President Bush, au centre, avec l’équipe à l’origine de l’Acte de protection des enfants nés vivants. (Hadley Arkes est le troisième en partant de la gauche)
- En raison des vacances, l’équipe de traduction a pris du retard, mais si l’anniversaire est maintemant passé, l’événement reste d’importance. Nous profitons de cette remarque pour relancer un appel aux bonnes volontés parmi les anglicistes. Nous avons un article à traduire à leur proposer chaque jour…
- NDT : Aux Etats-Unis, l’avortement peut être pratiqué à n’importe quel stade de la grossesse. Cette loi votée le 10 août 2002 avait pour but de protéger la vie des enfants survivant à la procédure d’avortement