Faut-il faciliter les naturalisations ? - France Catholique
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Pâques. La foi des convertis
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Faut-il faciliter les naturalisations ?

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Emmanuel Valls, ministre de l’Intérieur, veut éviter que la naturalisation d’un étranger continue « à être un véritable parcours du combattant » (28 juillet à la radio) : l’aurait-il vécu ainsi lui-même puisqu’il est un Espagnol naturalisé Français ? Mais « devenir Français » peut-il s’accorder avec facilité ?… Donc, semble-t-il, on n’exigerait plus la connaissance de notre langue (niveau de la « troisième ») ni celle, pourtant d’un niveau modeste, de l’histoire de la France ? En somme plus aucun gage sérieux à fournir de l’intérêt que l’on porte à devenir citoyen de ce pays dans lequel on demande, notamment, à pouvoir voter comme tous les autres Français…

Michèle Tribalat, démographe, fait savoir qu’en Seine-Saint-Denis « 19 % des moins de 18 ans étaient d’origine étrangère en 1968, ils étaient 57 % en 2005 et probablement encore plus aujourd’hui. » Selon donc le ministre de l’Intérieur, la proportion est encore trop faible ! Or, en finir avec la loi de 2011 – anti-sarkosysme oblige – reviendra à « créer » des Français de seconde zone : on les veut plus nombreux, mais comment les accueillir ?

Nous connaissons des femmes, des hommes, présents chez nous depuis quelquefois trente ans, qui ne parlent toujours pas français, qui restent enfermés chacun au sein de sa communauté… Est-ce un tel sort que l’on va offrir aux nouveaux titulaires de cette nationalité au rabais ?

Il ne suffit pas de signer un papier ! C’est une vie qui est en jeu, d’un côté, certes, mais une part de la vie du peuple de France dépend aussi de la qualité des prétendants.

Personnellement, j’ai mis plusieurs siècles à devenir Français… et je continue de tenter d’en devenir digne. Des siècles à tenter de maîtriser les mots de ma nation, sans vraiment y être tout à fait parvenu. Il est vrai que cette difficulté est à la fois poignante et exaltante : elle est le sel sans lequel la nationalité serait fade. D’autres difficultés existent mais je n’écris pas un livre sur le sujet…

Réfléchir aux conditions à définir concernant le don de la nationalité est un impératif majeur : jusqu’ici, la question a toujours été mal posée, et donc n’a pas reçu une réponse satisfaisante. Celle que laisse entrevoir la sortie d’Emmanuel Valls est des plus inquiétante.

Dominique Daguet

écrivain


PS Que l’on me comprenne bien, je ne demande pas que l’accueil des étrangers devienne un « parcours du combattant » : certaines queues dans les préfectures relèvent d’un autre problème qui est l’orgueil de l’administration, sans parler, je le crains, de l’inattention portée aux autres en général (un mépris, qui est notre honte). Mon propos ici est juste sur cette question : peut-on donner la nationalité sans condition? Ce qui n’exclut pas un accueil respectueux de chaque être.

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http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ciotti-valls-mene-une-politique-tres-laxiste-en-matiere-d-immigration_1144099.html

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0202189658539-naturalisations-valls-va-revenir-sur-les-criteres-de-gueant-347641.php

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http://www.guide-genealogie.com/guide/naturalisations.html

http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/Vos-demarches/Services-en-ligne/Naturalisations

http://vosdroits.service-public.fr/F15835.xhtml