Contre un monde de mensonges. - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Contre un monde de mensonges.

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On cite souvent Timothy Michael Dolan comme étant le « Pape de l’Amérique », très bien, au moins jusqu’à ce qu’un Américain devienne pour de vrai le successeur de Saint Pierre. S.E. le Cardinal Dolan est certes un des plus grands pasteurs parmi les évêques que l’Église d’Amérique ait jamais connus, et pour un homme d’aussi bonne composition que lui, l’année 2012 doit être une « annus horribilis », en raison de la lourde tâche d’animateur de la lutte contre les contraintes du ministère de la Santé relatives à la contraception, qui lui est tombée dessus en tant que président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis.

Vous [les Américains] l’avez sans doute entendu expliquer les objections de l’Église. Il a été particulièrement percutant en insistant sur le caractère de lutte pour la liberté religieuse et non simplement pour des raisons de pure doctrine — un exploit si on a trente secondes pour répondre à une question, ou au mieux un entretien de six minutes; ce qui a amené S.E. Dolan à publier sur Internet un livre : True Freedom. On protecting Human Dignity and Religious Liberty. (La vraie Liberté. Pour protéger la dignité de l’Homme et la liberté religieuse.)

Titre et sous-titre sont inspirés de l’Encyclique « Libertas » de Léon XIII (1888) où le Pape désigne la « véritable » liberté comme protection de la dignité humaine: plus forte que la violence ou l’injustice qui tenteraient de l’écraser. Et ce doit être présent à l’esprit de tous les Évêques Catholiques Américains lorsqu’ils constatent l’emprise croissante du gouvernement pour répandre la culture de mort.

D’où la récente déclaration de la Conférence des Évêques Catholiques des États-Unis dont une phrase semble sonner l’appel à la désobéissance civile :

« Confrontés aujourd’hui à la perspective de lois iniques, les catholiques Américains, solidaires de leurs compatriotes, doivent avoir le courage de désobéir.»

Combien d’évêques pourraient se retrouver en prison pour le refus de se soumettre à l’une ou l’autre des lois antichrétiennes, voilà une bonne question (on approche d’élections susceptibles d’éloigner la menace — pour un temps); mais il est clair que nous assistons à une métamorphose sans précédent dans la soumission à l’autorité civile — bien tardive si l’on songe à une politique tolérant la mise à mort de ses citoyens les plus vulnérables et poussant à l’abandon de ses plus chères institutions. Oui, nos Évêques ont du courage.

On sait bien (ou on devrait savoir) que le domaine de S.E. Dolan est l’Histoire de l’Église, et particulièrement de l’Histoire des catholiques en Amérique, mais dans son ouvrage True Freedom il étend son champ à toute l’Histoire de l’Amérique, relevant dans le combat actuel pour préserver la foi dans le domaine public des similitudes avec Frederick Douglass [1818 – 1895 – Né esclave, écrivain et homme politique, un des plus célèbres abolitionnistes de l’Amérique du XIX1 siècle] et Martin Luther King Jr.

Dans sa critique de la « théorie moderne de politique et de droit selon laquelle seuls les principes utilitaires neutres peuvent servir de base à une politique », il fait écho non seulement à des Catholiques tels que Richard John Neuhaus [1936-2009. Ancien pasteur Luthérien converti au catholicisme puis devenu prêtre; auteur de nombreux ouvrages et ardent militant « pro-vie »] mais aussi à des animateurs du Mouvement des Droits Civiques — et aussi aux modèles de ces animateurs tels que Thomas Jefferson et Abraham Lincoln qui par leurs écrits et leurs discours défendaient la compréhension de la loi naturelle. Ils risquaient leurs vies — certains l’ont perdue — en soutenant l’idée que nos droits fondamentaux ne nous viennent pas des hommes, nobles ou roturiers, mais de Dieu.

C’est pourquoi ce sont des droits inaliénables: pour le Cardinal Dolan, « on ne peut nous les retirer, que ce soit par la puissance publique, la loi, ou des décisions individuelles.»

J’ai cité ci-dessus le Pape Léon XIII, mais le Pape auquel le Cardianl Dolan se réfère le plus fréquemment est Jean-Paul II, en particulier par des citations de « Evangelium Vitae » (1995), où le Pape appelle à « une mobilisation générale des consciences, et à un effort éthique commun pour animer une grande campagne en faveur du soutien à la vie.» Le mot « mobilisation » devient encore plus important. Le Cardinal Dolan insiste sur le devoir de « faire bouger la culture », signifiant qu’agir ainsi est comparable à faire changer de cap à un transatlantique, « une manœuvre progressive, par petites touches. » Mais où est donc la mission des Chrétiens sinon cette démarche? C’est pour lui un processus nécessitant la réévaluation du pragmatisme, de l’utilitarisme, et du consumérisme: les « ardentes incitations à posséder et agir. »

Par contraste, songez aux centaines de milliers de Polonais écoutant Jean-Paul II à son retour en terre natale, et qui sans cesse l’interrompaient par leurs cris « Donnez-nous Dieu! Donnez-nous Dieu! » Une culture officiellement athée redevenait une culture de foi. Pensez donc à ce que cela signifiait pour le pouvoir communiste incroyant de la Pologne.

Le Cardinal Dolan poursuit:

« Une telle culture de mort ne peut s’épanouir que… dans un monde d’où Dieu a été exclu, et où chacun peut esquiver son devoir de solidarité en prétendant définir ses propres règles de morale. La liberté individuelle — la possibilité de faire ma volonté quand ça me plaît, parce que j’en ai envie — est alors considérée comme l’unique valeur absolue.»

Notre tâche en Amérique ne consiste pas seulement à nous confronter à un régime hostile mais aussi à un laisser-faire séculariste, et à des Catholiques mal informés. Le Cardinal Dolan aurait pu citer le passage suivant auquel j’ai pensé en lisant son bel essai, l’avertissement de Paul à l’Église primitive (Timothée 2, 4:3-4):

« Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la sainte doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l’oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l’oreille de la vérité pour se tourner vers les fables.»

Mais, il est vrai, le Cardinal conclut « True Freedom » sur un ton bien plus optimiste. Voilà d’évidence un homme qui ne perd jamais de vue la promesse du Christ à Pierre (Matt 16:18): qu’ayant fondé Son Église, « les portes de l’Hadès ne tiendront pas contre elle.»

Brad Miner


Ami lecteur, si vous lisez l’Anglais, regardez la présentation de l’ouvrage:
« True Freedom. On protecting Human Dignity and Religious Liberty »

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