Hollande gagnant, la droite résiste - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Hollande gagnant, la droite résiste

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Il y a une trentaine d’années, la victoire de François Mitterrand à la présidentielle avait déterminé la victoire de son camp aux élections législatives qui avaient suivi. On peut même dire que la droite s’était retrouvée « KO debout », réduite à sa plus simple expression parlementaire. Ce qui ne l’avait pas empêché cinq ans plus tard de prendre sa revanche. Tout s’était passé comme si l’électorat qui avait soutenu Valéry Giscard d’Estaing avait été sonné, incapable de réagir sur le moment et préférant se réfugier dans l’abstention. Sans doute ce phénomène est-il psychologiquement explicable, même s’il est quelque peu déconcertant. Hier il ne s’est pas vraiment reproduit, car la droite ex-sarkozyste a beaucoup mieux résisté. Le second tour amènera vraisemblablement une majorité à François Hollande dans un contexte conflictuel, avec des scores serrés, beaucoup de circonscriptions promettant des arrivées au coude à coude.

La droite est donc restée mobilisée, en dépit du retrait de son champion. Un champion étonnamment combatif et qui l’avait singulièrement montré durant son duel avec François Hollande. Le retrait, provisoire ou non, de Nicolas Sarkozy de la vie politique aurait pu annihiler son propre camp. Cela ne s’est pas produit. C’est donc qu’il y avait suffisamment de motifs pour maintenir la mobilisation, notamment le faible différentiel en voix qui avait séparé les candidats du second tour.

On notera toutefois que le débat des législatives a été beaucoup moins animé que celui des présidentielles. Il faut dire que François Hollande et son Premier ministre ont tout fait pour ne pas se mettre en difficulté face à l’opinion. C’est peut-être la règle du jeu. Mais depuis le 6 mai, nous n’avons eu que de bonnes nouvelles. Avec quelques coups de pouce sur les retraites, sur le SMIC, et pour la rentrée scolaire. Oui, c’était de la com’ ! Même si ça correspondait aux promesses… La droite, dans ce contexte, avait du mal à durcir le débat. Pouvait-elle courir le risque de traumatiser l’opinion en arguant de la crise européenne pourtant à nouveau aggravée par la situation espagnole ? En huit jours, la mobilisation générale, qui ferait sortir les abstentionnistes de leur apathie, ne se produira sûrement pas. Mais il ne faudra pas attendre longtemps après dimanche pour que la crise provoque à nouveau des tensions qui mettront le nouveau pouvoir à l’épreuve.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 11 juin 2012.