Le Vatican tient bon dans la tempête - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le Vatican tient bon dans la tempête

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« La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. » C’est en citant ce passage de l’Évangile de saint Matthieu, à la veille de la Pentecôte, que Benoît XVI signifiait ce qu’il convenait de retenir de la crise qui s’est abattue sur le Saint-Siège, ces jours derniers. Il est encore, brièvement, revenu sur le sujet, lors de l’audience générale de mercredi sur la place Saint Pierre, en insistant sur le fait que « l’Église est guidée par l’Esprit Saint et que le Seigneur ne manquera jamais de l’aider et de la soutenir ». Ainsi le Saint-Père réaffirme qu’il ne bronche pas dans la tempête mais il tient également à souligner qu’il y a eu dans les médias une amplification qui va bien au-delà des faits et que l’image donnée du Saint-Siège n’est pas exacte. Il renouvelle, dans ces conditions, sa confiance à ses collaborateurs.

Je ne pense pas qu’on doit considérer ces paroles comme des échappatoires. Benoit XVI ne cache nullement combien les événements actuels l’affectent, mais il réclame qu’on les considère avec mesure. Ce qui est plus qu’un sage conseil. En essayant de m’informer exactement sur la réalité de la crise, je constate un manque flagrant de précision dans beaucoup d’allégations. L’amplification médiatique donne l’impression d’une gigantesque pagaille au sommet de l’Église ainsi qu’une somme impressionnante de comportements délictueux. Or, lorsqu’on reprend les faits allégués les uns après les autres, on s’aperçoit qu’ils n’ont pas été traités sérieusement. On parle de scandale financier, mais les présumés coupables ont été blanchis de toute accusation. On parle de la démission du directeur de l’IOR (ce qu’on appelle la banque du Vatican), un homme au demeurant remarquable, ami proche de Benoît XVI. Mais on omet de dire que cette démission s’explique pour des raisons purement techniques, et que ceux avec qui il s’est trouvé en désaccord n’ont rien de membres de je ne sais quelle mafia. Après quelques semaines de surenchère, il va falloir revenir sur terre pour constater que le Vatican n’a rien du territoire dévasté que l’on décrit à plaisir. Le pape a nommé une commission d’enquête dirigée par trois anciens du Sacré Collège, blanchis sous le harnais, qui en ont vu de vertes et même de pas mures dans leur existence, affronté pour l’un à la vraie mafia sicilienne ou pour l’autre au totalitarisme soviétique… Attendons leurs conclusions pour acquérir une juste appréciation des difficultés de l’administration du Saint-Siège.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 31 mai 2012.