États-Unis — Et les droits de l'homme, alors ? - France Catholique
Edit Template
La justice de Dieu
Edit Template

États-Unis — Et les droits de l’homme, alors ?

Copier le lien

Voici quelques années, l’Administration Obama a mis les États-Unis face à un truc intitulé « Enquête universelle périodique », une démarche de l’ONU scrutant l’adhésion des États membres aux traités relatifs aux droits de l’homme, même pour les États n’ayant pas ratifié ces traités.

L’administration a entamé une procédure sur ce genre de réclamations, recevant diverses associations qui considèrent avoir à se plaindre du gouvernement au sujet des droits de l’homme. Indiens, Noirs, femmes, et bien d’autres groupes, dont certains ont des raisons légitimes de se plaindre — mais, si j’ose dire, rien qui puisse soulever un problème international de viol des droits de l’homme.

Une chose est certaine, jamais les États-Unis n’auraient dû se soumettre à une telle enquête. Nous avons ratifié très peu des traités en cause. Et l’enquête a été menée par des idéologues d’extrême gauche, soigneusement anonymes pour la plupart. George Bush ne nous a jamais soumis à cette enquête. Espérons que les prochains Présidents conservateurs auront toujours la même attitude.

Leonard Leo, de la Société Fédéraliste a eu l’excellente idée d’une rencontre de divers groupes conservateurs au Département d’État [Ministère des Affaires Étrangères] avec les responsables de l’enquête sur les réclamations. Après tout, l’Administration se contentait d’entendre les représentants de certains groupes et associations.

Tous les groupes conservateurs n’approuvaient pas cette réunion. Selon eux, et çà se défend, les conservateurs ne devraient pas reconnaître le régime « Droits de l’Homme » de l’ONU. Pour des raisons de souveraineté nationale, et du fait que l’ONU et les onusiens super-actifs débordent largement de leur rôle, et sont soumis à une certaine corruption, nous ne devrions aucunement les soutenir.

Et ainsi, bien des groupes ont participé. L’Institut Cato libertaire y était, la Fondation Héritage, Femmes civiques d’Amérique, Conseil de Recherche sur la Famille, Institut « Famille et Droits de l’Homme » (mon organisme), et bien d’autres. La séance a pris assez vite une tournure de joyeuse réunion de famille.

Tous le monde se félicitait de bénéficier du droit de vote, du droit d’association, de la liberté de la presse, de la liberté de choix politique, de la liberté religieuse, et de toute la panoplie des droits civils et politiques.
On n’a pas parlé des « droits économiques » parceque nous n’avons pas ratifié ce traité et notre pays est plutôt méfiant à cet égard. C’est une sucette pour consoler les Russes, si mauvais dans tous les autres domaines.

L’ambiance chaleureuse et pro-Américaine de la salle donnait l’impression que même les fonctionnaires du Département d’État appréciaient de discuter avec des gens qui ne cassaient pas du sucre sur le dos de l’Amérique, comme le faisaient sans doute leurs interlocuteurs habituels au cours de leur enquête,

Puis les « Pro-Vie » prirent la parole. Les « Pro-Vie » sont toujours les trouble-fête des réceptions consacrées aux droits de l’homme. Nous avons cité le million deux cent mille avortements d’êtres humains pratiqués chaque année aux États-Unis. Vous auriez pu voir les bons conservateurs avaler leur parapluie. Et savez-vous ce qu’ils pensaient? « bien sûr, mais nous sommes tellement bons sur toutes les autres questions que nous pouvons accepter le tout.»

Il est dur d’entendre que les États-Unis pourraient violer les droits de l’homme, même pour des conservateurs dévoués à la cause Pro-Vie. Une héroïne parmi les Américains Pro-Vie n’a pas pu assister à cette séance. Rappelez-vous que cette femme a fait de la prison au nom de la cause Pro-Vie. Elle serait toujours poursuivie par cette accusation. « Pourtant, ces avortements ne sont pas pratiqués par le gouvernement.»

C’est vrai, mais voilà ce qui se passe en Amérique: le gouvernement a retiré la protection de la loi à toute une catégorie d’êtres humains, et garantit le « droit » d’autres humains de les tuer. Ce n’est pas tout, le gouvernement protège les assassins. Le gouvernement déclare « Nous ne les tuons pas, mais vous aurez la protection des lois, et même une protection marérielle quand vous les tuerez.»

Une question suscitée simplement par le nombre d’avortements (50 millions en quarante ans) : les États-Unis peuvent-ils être classés parmi les pires violeurs des droits de l’homme de par le monde, parmi les pires de l’Histoire de l’humanité ? Difficile d’y réfléchir pour les Américains patriotes, même ceux qui sont aussi défenseurs de la Vie.

Une excellente conférence se tient cette semaine en Norvège, « Oslo Freedom Forum [Forum de la Liberté à Oslo]. On peut s’attendre à des applaudissements nourris pour acclamer notre grandeur d’Occidentaux et clamer l’horreur des états-voyous. Bien sûr, les états-voyous sont affreux, et il faut encourager ceux qui s’élèvent contre leurs pratiques.

Mais faut-il nous empresser de vanter notre héroïsme droit-de-l’hommiste alors que nous tolérons de tels viols sournois des droits de l’homme dans nos pays libéraux, y-compris la Norvège, hôte du Forum de la Liberté? Après tout, la Norvège est un des plus agressifs promoteurs d’un droit international pour l’avortement dans le monde. Les Norvégiens souhaitent aussi retenir les aides au développement accordées aux pays pauvres qui ne se soumettraient pas à leurs vœux.

La plupart des activistes des droits de l’homme sont profondément mal à l’aise devant la question « Pro-Vie ». Pour eux, çà sent mauvais, çà pue, c’est générateur de controverses et de divisions. Les Pro-Vie? on ne les invite pas, on les ostracise, on les marginalise.

Mais la question de défense des droits de l’homme n’est-elle pas là? La véritable question pour les activistes droit-de-l’hommistes ne réside pas dans le tas d’horreurs des « Pro-Vie ». Nombre, peut-être la plupart, de défenseurs du courant des droits de l’homme, sont favorables à ce viol des droits de l’homme qu’est l’avortement. Là est l’immense scandale.

Considérant les démocraties occidentales avec les yeux grands ouverts — il ne faut pas se boucher les yeux devant les faits désagréables — est-il possible, en raison de l’avortement, qu’elles soient de pires violeurs des droits de l’homme que les pays habituellement visés, pires que l’Iran, le Soudan, l’Arabie Saoudite, et tous les autres?

Poser la question ne signifie pas absoudre les violeurs de droits de l’homme de ces pays. C’est pointer le doigt sur nous-mêmes et nos activistes droit-de-l’hommistes qui refusent de voir cette horreur.

— –

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/united-states-human-rights-abuser.html