Après la com' les choses sérieuses - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Après la com’ les choses sérieuses

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La semaine que nous avons vécue à la suite de la victoire de François Hollande rappelle des souvenirs et notamment celui de la victoire de Jacques Chirac en 1995. Souvenons-nous. Le nouveau Président a nommé Alain Juppé à Matignon et le gouvernement qui se présente sur les marches de l’Élysée ravit les photographes, comme il réjouit la France entière. C’est le renouveau avec la féminisation et la mise en valeur de celles qu’on appelle drôlement « les jupettes ». Mais l’illusion ne durera guère, et les dites « jupettes » disparaîtront rapidement de l’horizon, lors d’un remaniement ministériel qui interviendra quelque six mois plus tard. On s’est aperçu très vite que le gouvernement Juppé, loin des mots d’ordre de la campagne électorale, devait affronter des réformes difficiles et impopulaires. C’est déjà la question des retraites qui bouche l’avenir et la perspective d’en finir avec « la fracture sociale » s’est estompée. Il en est allé de même avec Nicolas Sarkozy, avec un premier gouvernement Fillon, dont certains analystes impertinents ont observé qu’il ressemblait plus à un casting publicitaire qu’à la constitution d’une équipe cohérente. On connaît la suite, notamment le bras de fer Sarkozy-syndicats et des débats qui tournent à l’aigre contre celui que ses opposants appellent « le Président des riches ».

Il est fort possible que parmi les femmes qui viennent d’accéder à des responsabilités ministérielles il en est de très capables et de très compétentes qui s’imposent par leur action réfléchie et leur détermination. Le cas s’est produit dans le passé avec des personnalités remarquables. Le problème, c’est de passer de la communication et de ses images à une stratégie élaborée, du casting à l’action conséquente. Et c’est là que l’on attend le Président, son Premier ministre et le gouvernement. La crise est là, impitoyable. Que fera Arnaud Montebourg du ministère que l’on a créé spécialement à sa mesure ? Redressement productif, avez-vous dit ? Si ce n’est pas de la com’, cela doit se traduire par un plan de réindustrialisation, dont il va falloir inventer les moyens et trouver d’abord les investissements. On ne dira pas cyniquement qu’on « souhaite bien du plaisir » au nouveau pouvoir. Il va lui falloir naviguer en pleine tempête, et dans un mois on aura oublié les belles photos du perron de l’Élysée !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 21 mai 2012.