Dans l'attente du grand débat - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Dans l’attente du grand débat

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François Hollande aurait-il perçu un danger dans le ton et la véhémence que prenait la campagne électorale ? Tout son discours de Bercy, hier, était centré sur l’idée de rassemblement et le refus réitéré d’opposer une France à l’autre. Certes, les traits polémiques ne manquaient pas à l’égard de l’adversaire, toujours aussi sévèrement désigné et moralement disqualifié. Cependant, il y avait comme un parti pris de désamorcer une logique d’affrontement brutal, dont le candidat socialiste a senti sans doute qu’elle pourrait lui être préjudiciable. Non seulement dans la perspective de dimanche prochain, mais plus encore dans la perspective d’une victoire qui l’amènerait à exercer les responsabilités suprêmes. En insistant sur la fête qui pourrait célébrer cette victoire, il a insisté, jusqu’au paradoxe, sur la nécessité de ne pas la transformer en triomphe d’un camp sur l’autre.

Il est vrai que la semaine passée avait été caractérisée par la montée en puissance des invectives. Le sommet avait été atteint avec l’assimilation de l’attitude du président aux responsabilités morales dans la France de l’occupation. Ce qui provoquait immédiatement la réplique de l’intéressé, désignant là un « nouveau procès stalinien ». Il est vrai qu’il était difficile d’aller plus loin dans les injures réciproques. Sans doute des clignotants se sont-ils allumés, pour signifier aux uns et aux autres qu’il était dangereux de poursuivre dans cette direction. Les questions dont il s’agit de débattre sont suffisamment graves, compliquées pour qu’on se laisse aller à des extrémités qui ne font qu’attiser les ressentiments et approfondir les fractures nationales.

Tout va donc probablement se recentrer autour du débat qui va mettre enfin face à face les deux protagonistes. Il ne pourront que s’affronter dans les termes les plus rationnels, en présentant l’un et l’autre leurs analyses précises sur la conjoncture, celle de la France dans l’Europe et dans le monde d’aujourd’hui. Quelles stratégies entendent-ils mettre en action pour répondre aux défis de la mondialisation, à l’affaiblissement de notre économie ? Mercredi, toute la France sera devant le petit écran pour assister avidement à un débat décisif, qui devrait normalement permettre à chacun de se déterminer en conscience, dimanche, pour l’ultime décision.

Chronique lue sur radio Notre-Dame le 30 avril 2012.