L'escalier de Saint Joseph - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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L’escalier de Saint Joseph

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Il y a environ deux ans, alors que je traversais les États-Unis en voiture je décidai d’emprunter l’itinéraire sud. Je n’étais jamais allé à Santa Fe, et je voulais connaître ses richesses historiques, en particulier ses églises de mission, construites avant celles de Californie (à partir des années 1770) que je connais depuis ma jeunesse. Le quartier ancien de la place de Santa Fé est rempli de charme et d’animation. À seulement quelques îlots de la cathédrale se trouve l’une des plus anciennes églises des États-Unis, la Chapelle San Miguel. Les énormes poutres de bois de la charpente, visibles à l’intérieur, tout comme ses murs de pisé, construits en 1610, sont en harmonie avec l’environnement. L’œil est également saisi par les peintures et sculptures caractéristiques, d’inspiration espagnole qui se trouvent à l’intérieur. Sa structure de terre compacte, son manque relatif de hauteur, et son peu de fenêtres rappellent le style roman. A quelques pas seulement se trouve la chapelle de Lorette, qui, au contraire, semble avoir été transplantée directement d’Europe. En fait, elle s’inspirait de la Sainte Chapelle à Paris. D’une élégance particulière à l’intérieur comme à l’extérieur, ce qui en fait la célébrité, comme j’allais le découvrir en la visitant, c’est son remarquable escalier en spirale. Voici son histoire. Les religieuses de Lorette qui venaient d’arriver étaient heureuses de voir l’avancée des travaux de la chapelle, entreprise assez délicate dans ce coin reculé du nouveau monde, dont elles avaient placé la construction sous le patronage de Saint Joseph (dont c’est la fête demain). Ce n’est qu’au moment de la construction que tout le monde se rendit compte qu’il n’avait pas été prévu de moyen d’accès à la tribune à partir du rez-de-chaussée. Il leur fallait un escalier, mais étant donné la hauteur de la tribune, un escalier classique prendrait nécessairement trop de place en bas et en compromettrait gravement l’intégrité et l’intimité. Les religieuses prirent contact avec les menuisiers locaux, mais aucun ne put faire de proposition réalisable. Elles étaient dans le pétrin. Alors elles décidèrent de faire une neuvaine à Saint Joseph. Et le neuvième jour, un homme arriva, monté sur un âne, et se proposa d’effectuer le travail. Il n’avait apporté qu’une scie, un té, et un marteau. Il travailla seul. On ne sait pas exactement combien de temps il lui fallut pour terminer cette tâche, mais cela a sans doute demandé des mois. L’homme résolut le dilemme en créant un escalier en spirale qui effectuait deux rotations complètes de 360 degrés. Habituellement ce genre d’escalier circulaire nécessite un poteau de soutènement vertical au centre, mais il s’en passa. Il n’utilisa ni clous ni boulon, seulement des chevilles de bois pour l’assemblage. À chaque marche, le bois est parfaitement courbe. Il avait fait tremper son bois dans des cuves d’eau fournies par les religieuses – mais comment s’y prit-il exactement pour faire des courbes aussi parfaites ? Eh bien, le résultat final, au dire de tous, fut un véritable chef-d’œuvre de beauté artisanale – étonnamment réalisé avec les instruments les plus rudimentaires par un seul homme extrêmement qualifié. Quand tout fut terminé, les sœurs pleines d’admiration allèrent payer l’homme. Mais elles ne le trouvèrent pas. Il avait tout simplement disparu. Elles allèrent voir les marchands de bois locaux, en se disant qu’au moins elles paieraient le bois. Mais ceux-ci ne savaient pas de quoi elles parlaient. À propos du bois, la Mère supérieure déclara en 1960 : « De nombreux experts ont essayé d’identifier le bois et sa provenance. Personne n’a jamais pu le dire avec précision. » La seule chose qu’on sut alors, c’est que cette essence de bois ne provenait pas du Nouveau Mexique. Depuis lors, on a confié à un forestier, spécialiste du bois, un échantillon, et il a passé plus d’un an à l’expertiser. Il a publié un rapport technique que je me suis procuré dans le magasin de souvenirs. Il a pu établir au premier abord que c’était un arbre à feuilles persistantes qui produisait des cônes, et plus tard, que c’était un épicéa ; mais quel genre d’épicéa, quelle sous-espèce ? Des investigations moléculaires supplémentaires révélèrent qu’il provenait d’un climat extrêmement froid. Ceci ne faisait que confirmer qu’il n’avait certainement pas une origine locale. En définitive, il ne put trouver aucune correspondance avec ce type de bois dans les documents scientifiques. Son origine demeure inconnue. Il y a bien sûr des sceptiques concernant toute cette histoire. Mais ils n’ont pu fournir d’explication irréfutable à propos de cet « escalier miraculeux », terme employé couramment. Il est l’objet de reportages et de documentaires télévisés – et même d’une séquence « mystère non résolu » (je n’en ai vu aucun). Il demeure source de fascination et d’étonnement. Il est difficile de ne pas remarquer que le menuisier est parti sans dire un mot, tout comme Saint Joseph ne dit rien dans toutes les Écritures. Beaucoup ont le sentiment que c’est effectivement Saint Joseph lui-même qui l’a réalisé. Cependant, les religieuses et l’Église locale toute entière ont toujours refusé à juste titre d’en dire davantage et se sont bornées à indiquer que c’était en quelque sorte une réponse à leurs prières. Dans son autobiographie, Sainte Thérèse d’Avila témoignait à profusion de la capacité d’intercession de Saint Joseph : elle obtint par son intercession non seulement la guérison d’une paralysie temporaire, mais encore, pour son âme, d’innombrables autres bienfaits qu’elle considérait comme bien plus importants. Elle prit l’habitude de lui adresser des demandes le jour de sa fête, qui lui étaient accordées inévitablement, ou du moins, comme elle le disait, qui étaient réorientées pour son plus grand bien. Ayant reçu des bénédictions qui surpassaient de loin ce qu’elle lui avait demandé, elle voulait inviter tout le monde à prier Saint Joseph, et les implorait ainsi: « Je vous en supplie, pour l’amour de Dieu, que tous ceux qui ne me croient pas essaient de faire ce que je leur dis. » Voici que nous est proposé ce défi qu’il nous reste à accepter, avec nos manques et nos incertitudes.
— – Illustration : L’escalier de Saint Joseph à la chapelle de Lorette. Pièce jointe : San Miguel Voir d’autres photos ici : http://www.lorettochapel.com/staircase.html
Matthew Hanley est, avec Jokin de Irala, docteur en médecine, l’auteur de : Affirming Love, Avoiding AIDS: What Africa Can Teach the West,(Oui à L’Amour, Non au SIDA : ce que l’Afrique peut faire comprendre à l’Occident), prix du meilleur livre de la Catholic Press Association. On peut se procurer sa dernière publication, The Catholic Church & The Global AIDS Crisis (L’Église Catholique et la crise mondiale du SIDA) auprès de la Catholic Truth Society, éditeur du Saint Siège au Royaume Uni. Matthew H    —- Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/st-joseph-and-the-staircase.html