PAS DE ST VALENTIN POUR OBAMA - France Catholique
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Pâques. La foi des convertis
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PAS DE ST VALENTIN POUR OBAMA

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Non seulement les évêques, mais le corps de l’Eglise tout entier s’est soulevé cette semaine contre les dispositions de l’administration Obama sur l’assurance-santé étendue à la contraception, la stérilisation et l’avortement.
Confronté à une véritable tempête politique, Obama a annoncé un « compromis » qui ne change rien au fond. Les organisations religieuses seront soumises aux mêmes règles qui s’appliquent à tout un chacun devant la loi. Aux termes de la « solution » offerte par Obama, toute assurance souscrite par une entité religieuse continuera de couvrir la contraception et l’avortement. La compagnie d’assurances sera simplement contrainte de fournir ces « services » apparemment sans « coût ».

Ceux qui sont assez crédules pour croire qu’il n’y aura aucun coût, ou que les coûts seront assumés par la compagnie d’assurances, ou que cet arrangement résout le problème moral – ceux-là étaient prêts d’avance à se laisser flouer. Ainsi de la présidente de l’Association Catholique de Santé, la sœur Carol Keehan, qui a aussitôt exprimé la « vive satisfaction » de son organisation devant une telle solution qui « répond aux besoins des ministères en termes de liberté religieuse et de protection de la conscience. »

Cette solution ne saurait protéger qu’une conscience suffisamment éloignée des normes morales objectives extérieures à la personne ou le solde des sympathies et antipathies qu’elle appelle la voix de sa conscience.

Que l’on soit surpris – spécialement les évêques – ne laisse pas d’intriguer. L’administration démocrate en effet ne regarde pas l’avortement comme un choix personnel par défaut mais comme un « bien public » devant être promu et soutenu par des fonds publics. Non seulement à l’intérieur mais par toutes les agences américaines à l’étranger et les Nations Unies. Un bien moral est universel par nature.

Conformément à l’enseignement de l’Aquinate sur la raison pratique, il faut faire le bien et s’abstenir du mal. Un jugement moral a valeur contraignante : si la propriété d’esclaves est un mal, personne ne doit le faire, la possession d’esclaves est interdite à tous et à chacun. Lincoln faisait le raisonnement à l’envers : « Si l’esclavage est un bien, alors tous les textes, dispositions, constitutions qui vont à l’encontre sont mauvaises, et doivent être annulées. » …

L’Eglise sait que la loi s’impose également à tous, à elle comme à ses membres. Qui dès lors ne comprend pas que l’administration Obama entend ériger en biens moraux tant le droit à l’avortement que le mariage homosexuel ? Et si l’Etat fédéral prenait le contrôle du secteur de l’assurance médicale, n’était-il pas évident que l’avortement en ferait légitimement partie même si ce n’est pas une maladie ?

L’Eglise a dit en chaire qu’elle souhaitait être « exemptée » de ces nouveaux règlements. Mais il n’y a pas d’exemption qui vaille. Rechercher une exemption c’est admettre que la loi s’applique à tous les autres. En réalité je crois comprendre que l’Eglise veut une « annulation » pure et simple de cette disposition. En effet, il n’est pas mal seulement de l’appliquer aux institutions religieuses mais il est mal de l’imposer à tout employeur catholique et à tout employeur en général qui a un problème moral.

La contraception et l’avortement ne sont pas interdits par la loi. Chacun a donc la faculté de se les procurer aussi facilement que des consommations téléphoniques. Ces services sont disponibles. L’obligation de couverture n’a pas de raison économique. Elle ne peut avoir qu’une raison « morale » : reconnaître la contraception et l’avortement comme des « biens » et délégitimer ceux qui s’y opposeraient.

Nous nous aveuglons nous-mêmes si nous pensons qu’une solution puisse être trouvée hors de l’annulation pure et simple de la réforme de Santé promulguée par le président Obama.

Les évêques doivent comprendre que ce qui anime la gauche est fondé sur des convictions morales aussi profondes que celles qui ont poussé les évêques à entrer ouvertement en résistance.

http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/no-valentine-for-obama.html