On annonce comme imminente l’entrée en lice de Nicolas Sarkozy dans la compétition électorale, pour l’obtention d’un second mandat présidentiel. Ce n’est évidemment pas une surprise et l’on se demande d’ailleurs si l’intéressé n’est pas depuis longtemps déjà entré en campagne, ses interventions successives au fil des jours comptant déjà dans la compétition avec ses concurrents. Singulièrement François Hollande, auquel il n’a cessé de répondre sur les différents points de son programme. Néanmoins, on peut être assuré avec la personnalité du président sortant qu’un nouveau rythme va être impulsé à la compétition et que les semaines qui s’annoncent vont faire grimper la tension. Jusqu’à quel point la courtoisie requise empêchera-t-elle les échanges trop violents entre protagonistes ? C’est difficile à dire, parce que ce que nous avons déjà vécu présage des explications qui ne seront pas très amènes.
Nicolas Sarkozy veut se placer sur le terrain des valeurs, comme il l’a signifié déjà à nos confrères du Figaro Magazine. Mais n’est-ce pas précisément là que ses concurrents l’attendent ? Jusqu’ici une bonne part des argumentaires concernait la réponse à donner à la crise économique et financière, et particulièrement à la question lancinante de la dette souveraine. Mais comme le dit assez justement Henri Guaino : « On ne va pas faire une campagne d’expert-comptable. On va faire de la politique. » Il est vrai que la crédibilité des candidats tient pour partie à la pertinence de leur expertise et de leur programme. Mais les choix fondamentaux dépendent aussi d’une certaine vision de la société et l’économie elle-même ne se réduit pas à des chiffres et à des équations.
Quelles seront donc les grandes visions auxquelles seront accordées les valeurs défendues par les uns et par les autres ? Il sera particulièrement intéressant de les mieux appréhender, pour se faire soi-même son jugement. Au-delà de l’affrontement psychologique implacable qui s’annonce, on espère qu’on pourra y voir plus clair !