Périodiquement, on tente de mesurer, à coups de sondages, les opinions politiques des chrétiens, et singulièrement des catholiques. L’exercice ne manque pas d’intérêt mais il devient plus pertinent lorsqu’on cherche à déterminer les motifs profonds des choix de cette catégorie de citoyens. Au regard de l’histoire, il y a parfois des mutations étonnantes à observer. Car si l’on s’accorde à reconnaître aujourd’hui la propension à voter plutôt à droite de cet électorat, il apparaît qu’il y a une trentaine d’années, c’est le vote catholique des départements de l’Ouest qui a favorisé l’arrivée de la gauche au pouvoir. Il serait donc imprudent de conférer a priori un caractère de type conservateur aux catholiques, alors que les protestants seraient marqués par une propension plus progressiste. Ces qualifications sont par ailleurs discutables car grevées de préjugés idéologiques.
Certes, l’observation sociologique n’est pas à dédaigner. Mais les paramètres les plus intéressants pour comprendre les attitudes politiques devraient se référer à des valeurs et à des convictions. C’est pourquoi il y aurait lieu d’évaluer notamment à quel point les catholiques sont informés des grandes lignes de la doctrine sociale de l’Église et des soucis manifestés par le magistère face aux évolutions du monde actuel. Les paramètres concernent des domaines divers. La défense de la vie et de la famille, la question des migrations de populations, la stratégie à mener dans la crise économique et financière, voilà au moins trois domaines qui requièrent l’attention, les analyses et les propositions les mieux ciblées de la part des chrétiens. Tous n’ont pas les mêmes priorités, et cela s’explique par l’hétérogénéité des engagements et aussi des sensibilités.
Pour ne prendre que l’exemple du domaine économique et social, il semble qu’il sera prioritaire dans la compétition présidentielle. Il devrait susciter une réflexion approfondie à partir de la dernière encyclique de Benoît XVI ainsi que des informations recueillies par les organismes caritatifs, ceux qui sont en première ligne pour constater les dégâts humains de la crise. Car cette dernière ne peut s’analyser avec les seuls critères de Bruxelles et du FMI. Elle se révèle aussi dans la détresse de la population grecque, à laquelle l’Église orthodoxe russe a décidé de porter secours !
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Sondage : pour qui votent les catholiques ?
http://www.pelerin.info/Signe-des-temps/Religion/Sondage-pour-qui-votent-les-catholiques