Les provocations d'Éric Cantona - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Les provocations d’Éric Cantona

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Éric Cantona n’en est pas à sa première provocation. C’est bien l’ancien champion qui, il n’y a pas si longtemps, proposait à tous les citoyens de retirer leur argent des banques, afin de provoquer un désastre au cœur d’un système en crise. Le voilà engagé dans une pseudo candidature à la présidence de la République dans un but certes louable, mais qui suscite les objections de ceux qui craignent un dévoiement de la campagne présidentielle. Il a d’ores et déjà réussi son coup, puisqu’il a occupé le plus large espace médiatique et provoqué une controverse à laquelle ont participé des experts de grande qualité. Le politologue Dominique Reynié n’est pas du tout content de cette initiative et il réclame des aménagements de la réglementation en vigueur afin de prévenir ce type d’intrusions dans un débat qui devrait requérir exclusivement des personnalités qualifiés pour briguer la magistrature suprême.

D’autres sont plus indulgents et créditent le sportif, qui est aussi acteur de cinéma — ce qui explique bien des choses — d’avoir imposé dans le débat public une question aussi grave que celle de la pénurie de logement dans notre pays. Éric Cantona n’est-il pas mandaté expressément par la fondation Abbé Pierre dans sa mission ? On rappelle le précédent de Nicolas Hulot qui avait, grâce à un procédé analogue, imposé une charte aux candidats, ce qui avait débouché sur le Grenelle de l’environnement. Et puis, il est patent que le rendez-vous des présidentielles est le moment privilégié pour répertorier les grands dossiers. Qui pourrait nier que celui-là à un rapport direct avec les exigences foncières du bien commun ?

C’est vrai qu’il y a eu dans le passé des atteintes plus graves à la rigueur nécessaire dans le domaine institutionnel. La fameuse déclaration de candidature de Coluche avait fait rire un large public. Le candidat François Mitterrand, lui, n’avait pas du tout ri ! Plus tard, notre comique national retomberait sur ses pieds, en créant les restaurants du cœur. Mais ce faisant, il avait changé de registre. Éric Cantona ne pourra pas longtemps demeurer dans le genre de la provocation. Il lui faudra lui aussi changer de registre, si vraiment il veut être efficace.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 11 janvier 2012.