La fin de la culture générale - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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La fin de la culture générale

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Sciences Po innove encore ! Son très médiatique et très branché directeur, Richard Descoing, a donc décidé de modifier les conditions d’entrée à la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume. Dès 2013, l’examen d’entrée en première année comportera d’abord l’étude du dossier personnel, un plus grand nombre d’oraux. L’épreuve écrite de culture générale sera supprimée. Le but de cette réforme est de renforcer la discrimination positive déjà mise en œuvre par Richard Descoing et qui vise à diversifier les origines sociales des étudiants. Un pas de plus semble être franchi avec l’abandon de l’excellence scolaire. On misera beaucoup plus sur des critères sensibles à une société de communication, où l’habileté orale est mise en valeur à l’encontre des exigences de la culture écrite. C’est vrai que l’enseignement français traditionnel, celui qui avait trouvé ses normes sous la IIIe République, cultivait la préférence de l’accès aux grandes œuvres. Cela avait quelques inconvénients. Ainsi les jeunes gens pouvaient étudier Shakespeare et Goethe, sans parler vraiment l’anglais et l’allemand de tous les jours. Cela pouvait nous mettre en infériorité par rapport aux autres pays.

La tendance va donc être inversée, et pas seulement à Sciences Po. Ce sera au détriment de ce que l’on a appelé l’élitisme républicain. Du coup la querelle resurgit. Natacha Polony dans le Figaro n’est pas tendre avec la nouvelle sélection qui lui semble « plus proche des castings de télé-crochet ». Les timides et les cérébraux seront désavantagés par un système où triompheront les beaux parleurs et les virtuoses de l’auto-promotion. Plus grave encore le grief qui stigmatise le traitement des symptômes au détriment de celui des causes de l’inégalité culturelle. Natacha Polony sait de quoi elle parle, puisqu’elle a connu le dur métier de professeur en banlieue défavorisée.

Donner leur chance aux jeunes des quartiers est plus que louable. Mais la meilleure chance qu’on puisse leur offrir, c’est celle d’une vraie culture qui les armera pour la vie !

Chronique lue sur radio Notre-Dame le jeudi 15 décembre 2011.